Cenpac : « Nous allons intégrer 1 300 références supplémentaires »

Propos recueillis par Stéphanie Gallo-Triouleyre

Après 16 ans chez Kärcher France et cinq chez Stef, vous venez d’arriver au poste de directeur logistique de Cenpac, une ETI spécialisée dans la distribution d’emballages. Quels sont les contours de votre poste ?

Pour un distributeur de l’envergure de Cenpac, le sujet de la logistique est évidemment central, je suis donc directement rattaché hiérarchiquement au directeur général, Sylvain Berquet. Je pilote une équipe de 150 collaborateurs sur les fonctions logistique et supply chain  : approvisionnement, exploitation logistique, transport, projets/méthodes, maintenance et HSE.

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres concernant la supply chain et la logistique chez Cenpac ?

Aujourd’hui, nous avons 6 000 références (issues de 400 fournisseurs environ, principalement français et européens) stockées dans notre entrepôt central de 52 000 m² implanté à Châtres, en Seine-et Marne, à une quarantaine de kilomètres de Paris. En moyenne, nous avons 40 à 50 camions complets (en DDP presque exclusivement) qui arrivent chaque jour pour réapprovisionner nos stocks et assurer une moyenne de 920 commandes clients quotidiennes.

A peu près le même nombre de camions repartent de notre entrepôt, pour livrer nos clients. En revanche, les flux de sortie sont segmentés : du transport colis avec Fedex, de la messagerie nationale avec le groupe MTA, de la messagerie Ile-de-France avec le prestataire JEP. Et puis, nous travaillons avec plusieurs autres opérateurs pour des solutions de livraison en lots complets et lots partiels. Nous sommes sur un coût transport de l’ordre de 8 %, c’est relativement élevé car le ratio poids/volume ne nous est pas forcément favorable.

Quels indicateurs de performance allez-vous particulièrement suivre ?

La priorité de Cenpac est la satisfaction clients. Et très honnêtement, dans cette entreprise, ce n’est pas juste un mot. Pour mon périmètre, la satisfaction client repose notamment sur le taux de disponibilité produits. Actuellement, il est de 96 %. Un autre critère concerne le délai entre le moment où le client passe sa commande et le moment où il la reçoit. Nous avons un engagement sur un délai de traitement dans la journée de chacune des commandes injectées dans le système, avec une livraison ensuite en 24/48 heures selon le mode de livraison. Ces délais, que nous mesurons très précisément, sont tenus à hauteur de plus de 99 %.

Nous pouvons probablement aller encore plus loin dans le taux de disponibilité et les délais de livraison

Pour autant, Cenpac est dans une logique permanente d’amélioration de la satisfaction client. Nous pouvons probablement aller encore plus loin dans le taux de disponibilité et les délais de livraison, nous suivons donc très précisément les indicateurs référents.

D’autres chantiers dans votre feuille de route ?

Oui, je vais accompagner Cenpac dans son développement, et en particulier dans l’extension de ses gammes produits. L’entreprise a décidé de pousser fortement la catégorie qu’on appelle MSEA, c’est-à-dire tous les équipements liés à la manutention, au stockage des équipements d’ateliers etc. Il s’agit d’un levier de croissance important pour Cenpac, je dois faire en sorte d’adapter les moyens logistique et transport en conséquence. L’extension de cette gamme de produits va conduire à ajouter environ 1 300 références supplémentaires. Je rappelle que nous en avions jusqu’ici 6 000, toutes activités confondues. Le pas est donc significatif. D’autant que ces articles présentent souvent des caractéristiques pondérales et d’encombrement spécifiques par rapport aux autres gammes : on parle ici de diables, de transpalettes etc. Cette extension de gamme sera terminée d’ici la fin de l’année, il faut donc aller vite.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie en termes d’impact opérationnel et capacitaire ?

Mon prédécesseur avait déjà entamé le travail : nous allons augmenter nos capacités au sein de nos cellules et nous travaillons à l’optimisation du taux de remplissage de la plateforme.

En matière de RSE, quel est le plan de match ?

Nous sommes volontairement engagés dans le programme « Fret21 » de réduction des émissions de carbone liées au transport. D’autre part, nous venons juste d’obtenir, pour trois ans, le label AFNOR « Engagé RSE », niveau « confirmé ». Cenpac possède également la triple certification ISO 9001 (gestion de la qualité), ISO 14001 (gestion environnementale) et ISO 50001 (management de l’énergie). Nous visons maintenant la certification ISO 45001 (santé et sécurité au travail). Nous sommes déterminés à progresser encore. L’enjeu est stratégique, tant pour nos clients, nos fournisseurs que nos collaborateurs.

Pour le transport, nous avons un suivi spécifique de certains indicateurs, comme le taux de remplissage des véhicules. Concernant l’impact carbone, nous nous appuyons sur l’outil de monitoring de Sightness.

Du point de vue ressources humaines, avez-vous des enjeux spécifiques ?

Dans la feuille de route qui a été construite avec la direction, la cohésion des équipes figure en bonne place. J’aimerais aussi assurer la montée en compétence des équipes logistiques. Nous sommes sur un site traitant des volumes industriels, je souhaiterais donc introduire de nouvelles méthodes de travail issues du 5S ou du « lean management » afin d’être encore plus performants. Et puis, c’est valorisant pour les collaborateurs. Rien n’est encore fixé, nous discutons des budgets mais j’aspire à ce que ces objectifs soient vraiment partagés.