Stockoss lève quatre millions d’euros pour muscler ses ventes et sa tech
Par Guillaume Trecan | Le | It
La startup Stockoss, qui digitalise les entrepôts au service des chargeurs, vient de rendre publique une levée de fonds de 4 millions d’euros qui doit lui permettre d’accélérer sa croissance dont le rythme se situe déjà entre plus 100 % et plus 200 % par an depuis sa création en 2018.
Le tour de table de cette levée de fonds de quatre millions d’euros a été mené par le fonds londonien Pi Labs, un fonds spécialisé dans les Properties Technologies, dont Stockoss devient le premier investissement en France. Il est abondé également par les fonds Global Brain (Japon), 50Partners, Hartwood, FrenchFounders et Kima Ventures. Avoir réussi cette levée par les temps qui courent est d’autant plus réjouissant pour les deux fondateurs de la société, Laurent Bonnet et Franck Nussbaumer, qu’elle a été bouclée l’été dernier, à un moment où les investisseurs étaient particulièrement frileux. « Stockoss a su montrer non seulement sa résilience mais aussi sa croissance sans financement extérieur extravagant », souligne Laurent Bonnet qui assure : « nous sommes sur un marché plein d’opportunités qui est gigantesque ». Stockoss revendique un doublement voire triplement de ses revenus chaque année depuis sa création en 2018.
Le positionnement de Stockoss consiste à « digitaliser les 35 000 entrepôts indépendants européens et aider les entreprises à mieux piloter leur logistique », résume son cofondateur. En termes de produit cela se traduit par un OMS pour ses clients, Stockoss Order One et un WMS en version application mobile pour ses 70 partenaires 3PL, Stockoss Warehouse One.
Objectif : 40 collaborateur sous 12 à 18 mois
Ces fonds vont permettre à Stockoss d’accélérer ses recrutements sur les fonctions ventes et développement technologique. A l’heure actuelle, la startup emploie 25 personnes et vise une quarantaine de collaborateurs dans les douze à 18 mois. L’équipe tech a déjà doublé. L’évolution de la conjoncture, avec en particulier les déboires de plusieurs acteurs du Saas, devrait faciliter les recrutements. « Il y a, en ce moment, beaucoup de très bons candidats sur le marché », note Laurent Bonnet. Côté équipe commerciale, la croissance devrait la porter de cinq collaborateurs aujourd’hui à une quinzaine dans les douze à 18 prochains mois pour une croissance en accélération.
La structuration des postes de direction permet déjà d’assumer une pareille croissance des effectifs. A sa tête, Laurent Bonnet et Franck Nussbaumer se partagent la direction de l’entreprise, le premier ayant une appétence pour les sujets commerciaux et ventes et le second pour les sujets opérations. Ils s’appuient sur un CTO, Pierre Alibert, un VP Opération et produit, Romain Esteve et un Head of Sales, Thimothée Tixier.
Développer des API avec les ERP des clients
Sur sa feuille de route technologique a inscrit un développement des connections API entre son OMS - qui fonctionne pour l’instant en stand alone - et les ERP de ses clients. Stockoss va aussi travailler pour rendre les analyses de données plus simples. « Nous collectons énormément de données sur leur flux, leurs produits, les entrées et sorties, les types de transport, les distances de livraison, etc. Nous voulons rendre cette donnée actionnable et leur permettre, en intégrant progressivement des solutions de machine learning et d’intelligence artificielle, de prendre un peu de hauteur sur leur supply chain », explique le co-fondateur de Stockoss. Le troisième axe de ses investissements technologiques portera sur l’intégration dans son produit des éléments qui permettront de mieux mesurer l’impact environnemental de leur logistique.
Nous devons réussir à diviser par deux le temps de travail effectif des opérateurs pour le traitement d’un produit
Côté entrepôts, tout en conservant sa nature d’application, le WMS proposé aux 3PL doit intégrer progressivement des fonctionnalités plus poussées. Parmi les nouvelles briques, le WMS va se développer vers des fonctionnalités d’optimisation des stratégies de stockage, le gain de temps sur les stratégies de préparation de commandes. « La logistique est un business de minutes gagnées dans les entrepôts. Globalement nous devons réussir à diviser par deux le temps de travail effectif des opérateurs pour le traitement d’un produit », avance Laurent Bonnet.
Cette levée de fonds doit aussi servir le développement de Stockoss à l’international. « Nous visons l’ouverture d’un à deux pays minimum dans les douze prochains mois en implantant localement notre technologie et en commençant à adresser des entreprises locales », promet Laurent Bonnet. Grâce à un nouveau client, Coloniz, Stockoss a déjà pris pied en Belgique. En France, a aussi signé Acné et Vanessa Bruno.