Segro : « Avec notre site des Gobelins, nous entrons dans la ville »
Par Guillaume Trecan | Le | Immobilier
Laurence Giard, directrice générale et Edouard Ancel directeur logistique en ville de Segro France présentent le futur site de logistique urbaine de 75 000 m2 qui ouvrira ses portes l’an prochain dans le XIIIe arrondissement de Paris. Une ancienne gare de marchandise de la SNCF aux volumes hors du commun.
Quelles sont les particularités techniques des travaux d’aménagement de la plateforme logistique que vous développez aux Gobelins dans le XIIIe arrondissement, à Paris ?
Laurence Giard : Il s’agit d’une réhabilitation dans un environnement hyper urbain, un cas un peu spécifique, sachant qu’environ 11 000 personnes vivent au-dessus du site, sur la dalle des Olympiades. Nous sommes donc très attachés au respect de la charte des chantiers à faible impact de la ville de Paris et à limiter les nuisances pour les riverains. Mais il s’agit de travaux de second œuvre à l’intérieur du site et pas de la construction d’un bâtiment, ce qui limite naturellement l’impact du chantier. Notre chantier comprend d’ailleurs plusieurs actions sur le bien-être au travail, notamment via la mise en place de moyens de monitoring avec de l’IOT pour la qualité de l’air, la température et la luminosité. Nous avons également travaillé sur les abords du site, à travers la végétalisation des entrées.
Edouard Ancel : C’est une ancienne gare de marchandises, construite dans les années 70 qui appartenait à la SNCF. Nous devons notamment refaire environ 30 kilomètres de sprinkler. Nous travaillons aussi sur la réfection de réseaux d’eaux pluviales en collaboration avec la copropriété des Olympiades. Le site disposera également de la puissance nécessaire pour alimenter un certain nombre de véhicules électriques. Nous avons un travail important d’intégration dans notre environnement et de prise en compte des liaisons avec cet environnement.
A quel type de logistique sera dédié le site ?
LG : Ce site de 75 000 m² contient des cellules de 1 000 à 2 000 m² que l’on peut étendre à 10 000 m2. Il peut accueillir un panel extrêmement large d’activités. Nous laissons la flexibilité d’organiser les cellules à la carte, en fonction des besoins de nos clients. Nous n’aurons pas vingt cellules identiques pour un seul type d’activité.
Ce site a de vraies qualités intrinsèques en termes d’accès et de logistique de masse
EA : Ce bâtiment a été très bien conçu et il est exceptionnel, aussi bien par ses volumes, qu’en termes d’accès, en formant une sorte de boucle qui permet une circulation très simple, à sens unique. Il existe des accès communs pour les poids lourds et des accès secondaires pour les véhicules utilitaires. Nous avons aussi voulu soutenir le développement de la cyclo-logistique en dédiant des voies spécifiques, en entrée et en sortie. Un camion qui arrive par le périphérique, via la porte d’Ivry, ne traverse la ville qu’une minute avant d’arriver sur la rampe de la rue Nationale. En sortie de site, un vélo cargo qui sort par la rue Baudricourt n’est qu’à quatre minutes de la place d’Italie, puis quatre minutes des quais de Seine. Ce site a de vraies qualités intrinsèques en termes d’accès et de logistique de masse. Il est d’ailleurs détenteur d’une ICPE 1510, assez rare à Paris.
Avez-vous commencé à sonder le marché ? Quelle appétence percevez-vous pour ce site ?
LG : Nous avons commencé la commercialisation au mois de janvier. Maintenant que les travaux sont lancés et que le calendrier se précise, nous enregistrons de nombreuses marques d’intérêt. Elles viennent à la fois d’expressistes et de retailers qui ont besoin de stocks de déport pour dégager des espaces de showroom supplémentaires dans leurs boutiques de centre-ville. Le site peut aussi intéresser des services de la ville qui doivent disposer d’équipements et de pièces détachées nécessaires à l’exploitation au quotidien. Ce site qui était déjà exploité en froid intéresse aussi des professionnels des denrées alimentaires.
C’est un bien rare et il existe peu de transactions de ce type comparables
A quel niveau se situeront les tarifs des loyers que vous pratiquerez ?
LG : Les loyers seront évidemment plus chers qu’en périphérie mais nous restons dans la moyenne de ce qui se pratique sur Paris intra-Muros. C’est un site assez unique qui demande un certain nombre d’investissements. C’est un bien rare et il existe peu de transactions de ce type comparables mais nous nous sommes mis au niveau de ce qui se pratiquait jusqu’à présent dans Paris.
Que représentent les projets de logistique urbaine dans l’ensemble de vos activités ?
LG : En France, nous gérons un peu moins de deux millions de mètres carrés. En comparaison, les 75 000 m2 des Gobelins représentent une très faible surface, mais c’est néanmoins un actif stratégique pour la plupart de nos clients. C’est justement en ayant quelques actifs telles que celui-ci, qui offrent des services que l’on ne trouve nulle part ailleurs, que nous apportons de la valeur ajoutée dans le maillage de nos clients.
Notre objectif est de les accompagner à toutes les étapes de la supply chain. Nous avons à la fois de grands entrepôts en périphérie et des plateformes à l’intérieur du périmètre de l’A86. Nous détenons aussi 400 000 m² de parcs d’activité de petites logistiques. Avec notre site des Gobelins, nous entrons dans la ville. C’est notre troisième emplacement, dans Paris : nous détenons un bien de 1 000 m2 dans le quartier Îlot fertile, à porte de la Chapelle, développé en partenariat avec Linkcity et un autre en cours de réhabilitation de près de 9 000 m2 dans le XVIe arrondissement.