Le marché de l’immobilier logistique enregistre une nouvelle fois une baisse de la demande placée
Par Mehdi Arhab | Le | Immobilier
Comme le rapporte JLL dans son panorama de l’immobilier logistique, le marché enregistre une diminution importante de la demande placée et des signatures au quatrième trimestre 2023. Sur l’année dans son ensemble, la baisse est aussi significative, mais les niveaux enregistrés restent conformes aux moyennes décennales.
L’activité sur le marché de l’immobilier logistique en France avait été dynamique en 2022, elle l’a beaucoup moins été lors de l’année 2023. Le marché français de l’immobilier logistique a vu sa demande placée dépasser, en 2023, le seuil des 3,5 millions de m², avec 3 533 800 m² commercialisés sur les entrepôts de plus de 5 000 m². Un niveau en nette baisse (- 24 %) par rapport au volume enregistré au cours de l’année 2022 (4 638 9000m²). Malgré le repli, JLL considère que la performance reste « plus que convenable ». Et pour cause, la demande placée enregistrée sur l’année 2023 est au même niveau que la moyenne décennale.
Pas de quoi être alarmiste donc, même si cette dynamique a été largement impulsée par un excellent premier trimestre lors duquel 1 051 600 m² ont été commercialisés sur les entrepôts de plus de 5 000 m². En comparaison, « seuls » 794 100 m² ont été placés lors du dernier trimestre de l’année 2023. Le nombre de transactions (222) enregistrées sur le dernier trimestre de l’année 2023 a diminué de façon notable. En un an, le niveau a aussi chuté de 24 %. Mais là encore, JLL se montre encourageant, indiquant que ce niveau est bien supérieur au volume enregistré en moyenne sur la décennie (182 transactions).
Les grands marchés français au ralenti
Comme lors du troisième trimestre, JLL note que les entrepôts de plus de 40 000 m² ont la cote. Quelque 16 réalisations ont été enregistrées sur le dernier trimestre de l’année 2023. Au total, ce segment représente pas moins d’un quart du volume placé en 2023. Le segment des 10 000 m² - 20 000 m² est également en très bonne santé. Il concentre plus de 31 % du volume placé et 75 signatures ont été recensées, soit 34 % du total du dernier trimestre. En revanche, comme au troisième trimestre, le segment des 5 000 m² - 10 000 m² souffre, n’enregistrant que 98 transactions contre 128 un an plus tôt à la même période. Ce créneau ne représente que 19 % du volume placé alors que les transactions pour des entrepôts de taille moyenne (20 000 m² - 40 000 m²) concentrent 25 % du volume placé et 15 % des signatures enregistrées.
Sur le plan géographique, la Dorsale (Lille-Paris-Lyon-Marseille) n’attire plus autant qu’auparavant. La demande placée globale de ces quatre marchés historiques « atteint difficilement » la barre symbolique de 1,5 million de m² en 2023. En comparaison, quelque 2 391 800 m² y avaient été commercialisés en 2022. La chute est vertigineuse (- 40 %). La Dorsale concentre aujourd’hui moins de la moitié des parts de marché, ne représentant que 41 % de l’activité et connaît « une pénurie d’offres disponibles », notamment à Lyon et Marseille. La raréfaction des fonciers se fait forcément ressentir. Le 4e anneau parisien nage toutefois à contre-courant et maintient une dynamique honnête, en enregistrant une nouvelle fois un important taux de croissance. La zone dépasse le seuil des 500 000 m² placés et compte plus précisément 552 000 m², ce qui représente 16 % de la demande placée nationale. Le marché parisien reste le second marché du pays, mais il perd de sa superbe. Il représente 14 % de la demande placée nationale et 18 % de signatures ; le marché lillois ferme la marche du podium avec 12 % de la demande placée nationale, soit 430 400 m² commercialisés et 11 % des signatures.