Logistique

APRC crée sa practice supply chain, confiée à Patrick Remords

Par Mehdi Arhab | Le | Immobilier

APRC, holding lyonnaise spécialisée dans l’immobilier logistique, a recruté Patrick Remords pour bâtir sa practice supply chain. L’entité porte de grands espoirs dans son nouveau service, qui doit bien entendu l’aider à matérialiser ses ambitions de développement en Europe.

Patrick Remords, nouveau directeur supply chain Europe d’APRC - © D.R.
Patrick Remords, nouveau directeur supply chain Europe d’APRC - © D.R.

Après avoir recruté il y a un peu plus d’un an Olivier Barge au poste de directeur opérationnel et Jean-Marie Guillet comme directeur du développement immobilier Europe, APRC Group, holding lyonnaise spécialisée dans l’immobilier logistique, s’est offert les services de Patrick Remords et de Razzy Hammadi, ancien député de la septième circonscription de la Seine-Saint-Denis. Le premier, arrivé en septembre dernier, occupe le poste créé de directeur supply chain Europe, tandis que le deuxième rejoint l’entreprise en qualité de directeur stratégie et prospective. Fondé en 2006, APRC pilote toutes les étapes indispensables à la concrétisation d’un projet immobilier logistique, allant de la recherche et la sélection des fonciers à la mise en constructibilité en passant par la connexité avec les instances municipales, intercommunales, départementales et régionales ; ainsi que la réalisation des études de faisabilité, conceptuelle, urbanistique, technique, ou encore environnementale. 

L’entité surfe depuis quelque temps sur une dynamique impressionnante. Alors qu’elle ne comptait encore il y a quelques années qu’une dizaine de collaborateurs, l’entreprise emploie désormais une centaine de personnes. La holding a enregistré ces dernières années une croissance à deux chiffres, et même 70 % de croissance sur son dernier exercice. Une performance notable, alors que des tensions sur les délais de livraison et que l’explosion des coûts de construction se sont fait ressentir à la suite de la crise sanitaire, puis de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le groupe s’est développé après avoir réalisé des prises de position remarquées en France, en Espagne (à Saragosse notamment, pour le développement d’une zone d’une centaine de milliers de mètres carrés) et en Italie (à Chivasso, afin de développer une zone logistique de 127 000 m²).

Il a à son actif plusieurs faits d’armes notables, le plus emblématique étant sans doute le développement d’une zone logistique d’ampleur dans la commune de Saint-Martin de Crau (13), située à mi-chemin entre Salon-de-Provence et Arles. L’occupant des lieux, Maison du monde, a pris possession de 162 000 m² répartis sur quatre bâtiments logistiques. APRC a également lancé la construction d’une plateforme logistique urbaine à Wattrelos, commune membre de la Métropole européenne de Lille, sur le site symbolique de la Lainière en friche depuis une vingtaine d’années. L’espace, qui s’étale sur une surface de plancher de près de 30 000 m², partagée en quatre cellules, a été repensé pour assurer la livraison du dernier kilomètre. Pour le contractant, la logistique est en somme un levier de choix pour ranimer des territoires. Chacune de ses réalisations s’inscrit dans un projet d’aménagement original et se matérialise par des plateformes logistiques à haute valeur ajoutée technologique et environnementale. Nombre de ses plateformes sont d’ailleurs certifiées BREEAM Good ou HQE Excellent. 

Un travail sur l’amont pour mieux satisfaire les besoins des utilisateurs finaux

C’est dans ce contexte bouillonnant que Patrick Remords a pris ses fonctions de directeur de la practice supply chain. Rattaché au président d’APRC Group, Karim Abdellaoui, il doit structurer le nouveau service de la holding et devra, à l’instar d’Olivier Barge et de Jean-Marie Guillet, œuvrer pour la croissance et le développement du groupe sur le vieux continent. Afin de mettre en résonance l’évolution des modes de consommation et l’évolutivité des entrepôts logistiques, Patrick Remords a agencé son plan de marche autour de trois sujets : « la sélection des fonciers, la définition des programmes et l’accélération de commercialisation ».

Travailler le conseil en supply chain sans penser à l’immobilier, ne revient à faire que de la théorie.

Il porte in fine une attention toute particulière « au travail en amont » à réaliser dans un projet immobilier logistique, et ce afin de mieux anticiper dès la conception dudit projet le niveau d’adaptabilité des plateformes à intégrer. « Travailler le conseil en supply chain sans penser à l’immobilier, ne revient à faire que de la théorie. L’optimisation d’un réseau logistique doit être pensée à l’aune des enjeux de transformation immobilière qui se cachent derrière », soutient Patrick Remords.

Son travail de structuration s’accompagne bien sûr par le déploiement d’un plan de recrutement, sur des postes de consultants. L’équipe, qui sera resserrée, devra centrer son expertise sur les études de réseau, l’automatisation et la définition de programmes spécifiques. Elle assurera en ce sens une veille technologique et réglementaire de tous les instants. Plutôt que de ne doter sa practice que de spécialistes de l’immobilier, Patrick Remords souhaite s’entourer de têtes en mesure d’appréhender les problématiques opérationnelles des utilisateurs finaux.

« Je crois grandement à la collaboration et aux partenariats. APRC est un développeur qui se veut agile, en mesure d’agir en collaboration avec la collectivité, le client final et même un autre contractant. L’équipe que je vais diriger doit intégrer cette culture. Elle sera construite autour de spécialistes des opérations, des réseaux et du défrichage afin de répondre au mieux aux enjeux supply chain et de l’immobilier logistique du moment. L’implantation d’un entrepôt par une entreprise à un endroit donné n’est pas une décision immobilière neutre, c’est une décision supply chain liée à l’optimisation des flux. Il nous faut donc parler le même langage que les directeurs des opérations, supply chain et logistique qui nous feront face », indique Patrick Remords.

Intégrer la législation de façon plus réfléchie 

Pour ce dernier, tous les axes de développement sont bons à prendre tant qu’ils respectent les exigences des utilisateurs finaux et les évolutions réglementaires récentes pour freiner l’artificialisation des sols. Chaque année, la France perd plusieurs dizaines de milliers d’hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers sous la pression des activités humaines. Et l’artificialisation des terres est l’une des causes de la perte de la biodiversité. Pour limiter ses effets sur le climat notamment, le niveau de pollution et le paysage, la loi « Climat et résilience » du 22 août 2021 a posé un objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) à l’horizon de 2050. Une nouvelle loi, promulguée en juillet dernier, vise à faciliter la mise en œuvre des objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols et à renforcer l’accompagnement des élus locaux.

Afin d’y répondre en bonne intelligence et de contourner la problématique foncière actuelle, qui touche les alentours des centres-villes notamment, APRC pourrait bien fonder une partie de son offre sur la rénovation et la mise aux normes d’exploitation de bâtiments et parcs vieillissants, comme il l’a fait à Wattrelos. « La loi nous oblige à prendre conscience des ressources en notre possession et aussi de leur absence. Elle nous oblige, tous, à faire des choix plus réfléchis et c’est en cela qu’elle est importante. Les collectivités vont de leur côté devoir s’armer et se concentrer sur ce dont elles ont besoin, sur la vocation de leur territoire ; à savoir attirer ou non des projets logistiques et/ou industriels », commente Patrick Remords pour conclure.