Carrefour mobilise ses partenaires supply chain
Par Guillaume Trecan | Le | Retail
La première convention des achats non marchands du groupe Carrefour a été l’occasion pour le directeur supply chain groupe de présenter sa feuille de route à ses principaux partenaires. Trois d’entre eux ont été distingués par un trophée fournisseurs : ID Logistics, Jacky Perrenot et IFCO.
Le 10 octobre, la direction achats non marchands du groupe Carrefour a réuni une centaine de partenaires stratégiques à proximité de son siège à Massy, dont certains partenaires de la supply chain. Trois d’entre eux ont d’ailleurs été distingués par un trophée fournisseur : ID Logistics, lauréate du trophée de la meilleure collaboration à l’échelle européenne ; le transporteur Jacky Perrenot, qui assure les livraisons des magasins Carrefour au biogaz et la société IFCO, qui conçoit des packagings réutilisables pour les fruits et légumes.
Le directeur supply chain groupe, Guillaume Méchain, en poste depuis le printemps dernier, a profité de cet événement pour rappeler les piliers de sa stratégie : compétitivité, organisation résiliente, efficacité opérationnelle et RSE.
Une supply chain plus complexe et plus coûteuse
Concernant la question épineuse du coût de la supply chain, Guillaume Méchain n’a pas caché l’impact des nouvelles tendances de consommation sur une évolution à la hausse de la complexité de la supply chain et donc de ses coûts. « Le coût total de la supply chain représente environ 5 % de nos coûts » a-t-il confié, citant notamment comme facteur de complexification de la supply chain le développement des activités de Proxi. « Notre business model évolue très rapidement. Avec le développement de la franchise, ou encore des Proxi qui apportent de plus en plus de complexité dans notre réseau », explique le directeur supply chain du groupe. L’évolution à la hausse de la réglementation représente évidemment un autre facteur de hausse des coûts de la supply chain.
Des indicateurs de performance alignés avec les prestataires
Pour avancer sur ces sujets, le partage de données factuelles facilitant le dialogue entre Carrefour et ses partenaires de transport et logistique sera crucial. « Nous devons évoluer vers une mesure de la performance des activités dans tout notre réseau », explique Guillaume Méchain qui poursuit : « du développement de nos produits jusqu’aux consommateurs, il existe de nombreuses étapes. Au cœur de la supply chain, nous sommes totalement alignés sur la manière dont nous mesurons nos coûts pour être sûrs que nous nous concentrons sur les tâches à valeur ajoutée. Cela a un impact important sur nos partenaires parce que cela signifie que nous demanderons de plus en plus de contribution ouverte pour définir où se trouve la valeur ajoutée. »
L’excellence opérationnelle pour une fonction de 15 000 collaborateurs
L’organisation supply chain doit aussi gagner en résilience face aux fluctuations de la conjoncture. « Pour gagner en résilience, Carrefour va devoir redesigner son réseau logistique et investir dans l’automatisation pour être moins dépendant de son environnement extérieur », explique Guillaume Méchain. L’efficacité opérationnelle à laquelle il aspire passe aussi par la massification de la relation et des flux à l’échelle européenne. Carrefour promet aussi à ses fournisseurs dont la surface géographique le justifie de travailler avec eux à plus grande échelle.
La dimension excellence opérationnelle de la supply chain est un chantier de longue halène quand on sait que la fonction emploie 15 000 personnes dans le monde.
Enfin, concernant les objectifs RSE de la supply chain, le virage a clairement été présenté comme un prérequis par Guillaume Méchain. « Nous devons nous assurer que la supply chain de demain ne sera pas la même que la supply chain d’aujourd’hui en termes de durabilité », affirme-t-il. Tous les flux sont ciblés sans exception. « La reverse logistique et la gestion des déchets feront partie de notre plan d’action », précise ainsi Guillaume Méchain.