Renault Group implante la solution Exotec sur son site de Villeroy dédié à son activité après-vente

L’intégration de la solution d’Exotec par Renault Group sur son site logistique de Villeroy est une première mondiale pour un constructeur automobile. La symbolique est forte pour la marque au losange et le nouveau champion français des solutions logistiques. Ce projet d’envergure, qui prend le nom de Reva, pour Renault Villeroy Automatisation, s’articule autour du déploiement de 191 robots Skypod, lesquels permettent d’automatiser le flux des pièces, de la réception jusqu’à l’expédition. La direction logistique pièces et accessoires du géant français de l’automobile assure que l’installation lui permet de diviser par six le temps de traitement des commandes clients.

Des gains de performance sans commune mesure

Et grâce à cette solution, déployée sur trois cellules, le nombre de commandes servies devrait augmenter d’au moins 25 %. Les enjeux qui entourent ce déploiement sont nombreux pour Renault Group ; il est question de gain d’efficacité, de réactivité, de fluidité, d’agilité et de flexibilité. Son imposant site de Villeroy, grand de 152 000 m², est dédié aux pièces de rechange. Il est le plus grand de ce type pour le constructeur. Le groupe compte deux autres sites dédiés à la même catégorie de produits sur le territoire français, le premier à Puiseux-Pontoise, dans Val d’Oise, et le deuxième à Flins, dans le département des Yvelines, qui concentre les pièces les plus volumineuses, comme les moteurs et autres systèmes de transmission.

Les typologies des produits traités à Villeroy sont évidemment très différentes. Les 504 personnes qui œuvrent sur le site, qui abrite quatre bâtiments, sont au contact de quelque 110 000 références. L’installation Exotec couvre pas moins de 18 000 de pièces de rechange et assume la moitié du nombre total de lignes de commandes quotidiennes traitées sur le site ; rien que ça

Deux équipes de 25 personnes se relaient matin et après-midi autour de l’installation pour assurer son bon fonctionnement. Sur les 40 000 lignes de commandes traitées quotidiennement à Villeroy, cette installation en concentre donc 20 000. L’installation peut, dans les faits, permettre de délivrer près de 4 000 lignes de commande par heure. Le temps moyen entre l’entrée d’une pièce dans le système et son stockage est d’environ quatre minutes. Autant de chiffres qui donnent le tournis et qui démontrent tout le potentiel de l’installation Exotec et l’importance du site dans sa globalité. Une armée de petits robots y circule à vitesse grand V autour de racks d’une douzaine de mètres de hauteur. L’installation, disposée en U, habille près de 4 000 m² de surface et comprend 65 000 bacs de 60 litres.

Le délai de traitement des commandes passe de deux heures à 20 minutes, ou plus précisément, de 120 minutes à 20 minutes

Exotec a déployé pas moins 500 mètres de ses convoyeurs, baptisés Skypath. L’installation dispose de 14 stations de picking et de divers équipements tiers derniers cris : des formeuses à cartons de B+ Equipment, un convoyeur à spirale et des préhenseurs du fabricant Schmalz qui permettent aux personnes sur site de s’éviter de soulever des colis de plus de 15 kg. Cette solution goods to menassure des conditions de travail nettement meilleures. Elle diminue notamment drastiquement les risques de chute lors des manutentions en hauteur. Et, surtout, elle permet aux opérateurs de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur et plus intéressantes. « En fin de compte, le délai de traitement des commandes passe de deux heures à 20 minutes, ou plus précisément, de 120 minutes à 20 minutes », insiste Thierry Koscielniak, directeur du site de Villeroy, qui se réjouit du lancement de ce projet. Et pour cause, le bénéfice est énorme, et bien plus encore.

Une activité qui s’apparente à ce qui peut se faire dans le retail

Dans le monde de l’automobile et ce qu’il représente en matière d’industrie, le site logistique de Villeroy n’est pas un site comme un autre. Son activité est très particulière, bien loin de ce que l’on pourrait s’imaginer quand on pense au quotidien d’un constructeur automobile. Le site de Villeroy fait d’ailleurs face à un accroissement de l’activité important depuis quelques années. Il ne traitait il y a encore quelque temps qu’un peu plus de 30 000 lignes de commandes par jour en moyenne. Des volumes bien plus importants qui rappellent ceux d’un autre secteur d’activité. « Notre activité est similaire à ce qui se fait dans le milieu du retail », souffle lors d’un point presse Xavier Lhors, directeur logistique après-vente du groupe Renault.

La direction after sales de Renault s’était donc mise à la quête d’une solution de pointe, en rupture et évolutive - qui intègre une dynamique de mouvement - pour répondre à ses nouveaux besoins, d’autant qu’elle éprouvait et éprouve encore quelques difficultés pour recruter du personnel. C’est ainsi qu’elle s’est tournée vers Exotec pour faire face à toutes ces problématiques. Le choix s’est fait naturellement, Exotec ayant déjà démontré tout son talent auprès de grands retailers. « À cet enjeu lié à la croissance s’en ajoute un autre, celui de l’accélération de la demande. Il nous fallait répondre plus vite, toujours plus vite, pour satisfaire un marché de plus en plus exigeant », explique par ailleurs Thierry Koscielniak.

La solution logistique portée par Exotec satisfait ainsi tous les besoins du site de Villeroy : une certaine forme de flexibilité et une adaptabilité à toute épreuve. La solution est, comme se plaisent à rappeler les représentants du groupe, parfaitement dimensionnée pour répondre aux évolutions des besoins de production du site. L’installation peut pour le reste être ajustée en temps réel avec l’ajout de modules de stockage et de robots si besoin. Les convoyeurs peuvent être modifiés. En somme, la solution Exotec est calibrée comme il se doit pour absorber la dynamique opérationnelle du site.

Tout commence par l’injection. Les palettes destinées au stockage dans l’installation sont insérées automatiquement dans des bacs, écoconçus, de 60 litres. Lesdits bacs sont ensuite transportés par un robot qui les place dans les racks de stockage. Vient ensuite le temps de préparation. Lors de la réception des commandes clients, les tâches liées sont attribuées à l’une des 14 stations de picking. Un robot s’affère alors pour récupérer la référence des articles commandés afin de les y amener aux stations de picking. Cette opération est évidemment répétée pour chaque article inclus dans la commande. Une fois la préparation de commande achevée, les colis sont transportés vers la zone d’expédition où ils sont scellés et acheminés vers les quais d’expédition pour être chargés dans les camions. Le site de Villeroy voit chaque jour une centaine de camions entrer et sortir de son site. Ceux-ci réceptionnent et distribuent les palettes de commande, de plusieurs tailles, aux clients du site.

Entre anticipation et synchronisation

Les taux de réclamations auxquels nous sommes confrontés sont déjà bons. Ils tournent autour de l’ordre de 20 pour 10 000 et nous les réduirons encore de la sorte

Pour la direction après-vente de Renault Group, ces gains de productivité entraîneront de fait une amélioration de la satisfaction client. La direction logistique de la BU aftermarket du constructeur tricolore, elle, entend réduire le taux d’erreur des préparations de 20 %. « Les taux de réclamations auxquels nous sommes confrontés sont déjà bons. Ils tournent autour de l’ordre de 20 pour 10 000 et nous les réduirons encore de la sorte », déclare le directeur du site. Le client est in fine au centre de tout pour la direction logistique after sales du groupe Renault. Comme le rappelle Xavier Lhors, la logistique après-vente doit relever un défi de taille : assurer une prestation de livraison en temps et en heure des pièces détachées aux clients du site et ce, avec la meilleure qualité de service possible. « Charge aux équipes du site d’insérer dans l’outil le bon référentiel pour qu’il soit performant  », poursuit-il.

Le taux de remplissage des colis est, avec l’installation d’Exotec largement optimisé. C’est pour la direction logistique after sale une excellente nouvelle, car elle peut désormais diminuer drastiquement le vide dans les cartons. « Nous espérons à terme réduire le nombre de camions sur les routes. En matière de RSE, c’est assez notable », soutient Thierry Koscielniak. Entrée en service le 4 décembre dernier, l’installation en a désormais fini avec la phase de ramp-up.

Une « control tower » vient du reste surplomber tout cette installation. Elle permet d’observer, de manager et d’orchestrer toute l’activité de l’entrepôt. Le contrôle des stocks, la gestion des expéditions en fonction des besoins clients … tout y passe. Pour qu’elle joue son rôle à la perfection, le WES d’Exotec a été relié au WMS Manhattan utilisé par Renault Group sur le site de Villeroy. « Ce projet a nécessité une importante préparation d’un point de vue informatique », nous a indiqué Xavier Lhors. En effet, sans le déploiement de Manhattan en amont, le projet de robotisation mené avec Exotec n’aurait pas pu prendre forme.

Un contrat longue durée qui lie Renault Group et Exotec

En définitive, les attentes de la direction logistique after sales sont immenses, ses espoirs nombreux. Renault Group n’a pas souhaité souffler mot sur les montants engagés dans ce projet à l’ampleur certaine ni sur le ROI attendu. La marque au losange a conclu un contrat de service avec l’entreprise lilloise, dont bail s’étale huit ans. Le groupe lui verse donc en retour un loyer mensuel forfaitaire et s’évite ainsi un investissement conséquent en capex.

Autre satisfaction : la solution va permettre à Renault Group de réduire de 30 % la consommation en énergie de son site par rapport à la solution traditionnelle. Décidément, les points positifs sont nombreux …