Menguy’s structure sa supply chain et nomme Maximilien Truitte à la tête de sa direction créée
Par Mehdi Arhab | Le | Industrie
Menguy’s, PME spécialisée dans la production de produits apéritifs a nommé l’été dernier Maximilien Truitte au poste créé de directeur supply chain groupe. Rattaché à la direction générale, il a concentré très rapidement ses efforts dans le renforcement du pilotage du S&OP. Il prévoit désormais d’accélérer sur les sujets RSE et de transformation digitale.
Adossée à la coopérative agricole régionale française Ocealia depuis 2020, l’entreprise Menguy’s, fondée en 1987 par la famille Cormouls-Houlès, se consacre à la production de produits apéritifs : graines salées, pop-corn, olives préparées, pistaches grillées et, surtout, cacahuètes grillées ou encore enrobées … Cette PME française, qui emploie un peu plus de 250 personnes et qui s’impose des procédés de fabrication exigeants, a fait sa renommée autour d’une gamme de produits extrêmement riche. Le groupe n’a eu d’ailleurs de cesse d’innover et d’élargir son catalogue pour gagner des parts de marché. Un impératif du fait du poids de la concurrence des grands acteurs de l’industrie agro-alimentaire, comme le groupe américain Pepsico via sa marque Bénénuts ou encore Intersnack, groupe agro-alimentaire allemand qui détient les marques Vico et surtout Curly.
Dans le cadre de sa structuration, Menguy’s s’est dotée à l’été 2023 d’une direction supply chain. L’entreprise a nommé à sa tête Maximilien Truitte, rattaché au directeur général et qui manage, selon la période de l’année, une quarantaine de personnes. Le périmètre d’intervention de la direction supply chain couvre la partie planification court, moyen et long terme, la logistique opérationnelle, les réceptions de matières premières et emballages, les préparations et expéditions de produits finis et le transport aval. La supply chain est organisée en deux pôles. Le premier est chargé des questions de planification, de prévision des ventes ainsi que de gestion des stocks tandis que le deuxième agit sur les sujets de logistique opérationnelle. « La supply chain au sein du groupe n’existait pas en tant que telle, mais les fonctions existaient déjà. Nous les avons regroupées afin de les rendre encore plus performantes », retrace Maximilien Truitte.
Il faut avancer pas à pas, ne pas se précipiter, renforcer les outils existants et en mettre en place de nouveaux pour in fine répondre au mieux aux grandes problématiques de l’entreprise et l’aider à renforcer son modèle
L’une des premières missions du directeur supply chain de Menguy’s a été de renforcer le pilotage du S&OP. « Il nous fallait mettre en place une vision stratégique solide rapidement et cela nous anime encore. », explique Maximilien Truitte. « Le plus important était de bien poser les bases. L’entreprise a besoin de continuer à se structurer », ajoute-t-il par la suite, expliquant que son plan de marche repose en premier lieu sur le fait de définir des process robustes. « Il faut avancer pas à pas, ne pas se précipiter, renforcer les outils existants et en mettre en place de nouveaux pour in fine répondre au mieux aux grandes problématiques de l’entreprise et l’aider à renforcer son modèle », note le directeur supply chain.
Avant d’intégrer des éléments d’automatisation, la définition des process constitue la priorité
Maximilien Truitte entend également faire contribuer sa direction aux démarches RSE du groupe ainsi qu’à sa transformation numérique. Son objectif : alléger les process bien entendu et, surtout, automatiser et digitaliser autant que faire se peut les tâches administratives chronophages et réduire les supports papier. À cela s’ajoute une réflexion quant à l’intégration d’éléments d’automatisation, qui ne constituent toutefois pas une « urgence prioritaire » pour le moment, fait savoir le directeur supply chain.
Le groupe dispose de deux sites de fabrication, un à Frontignan (34), dans l’Hérault, dédié à la production des olives apéritives et l’historique, situé à Mazamet (81), dans le Tarn où sont fabriqués les cacahuètes et autres graines apéritives, ainsi que les beurres de cacahuète commercialisés par l’entreprise.
Pour faire évoluer les choses et le faire correctement, il faut du temps et prendre les chantiers un par un. L’entreprise évolue de façon dynamique et dans le bon sens. Notre modèle continue de se renforcer afin de faire face aux grands enjeux de demain.
Menguy’s compte également des sites de stockage de matières premières et un entrepôt logistique accolés à son usine de Mazamet. « Pour faire évoluer les choses et le faire correctement, il faut du temps et prendre les chantiers un par un. L’entreprise évolue de façon dynamique et dans le bon sens. Notre modèle continue de se renforcer afin de faire face aux grands enjeux de demain », explique Maximilien Truitte.
Transport et RSE font bon ménage
Pour ce qui est du schéma transport, Maximilien Truitte va s’appuyer en partie à ce qui a été fait par le passé. Et pour cause, un important travail a déjà été opéré. « La gestion des flux de distribution a été bien gérée. Des petites choses peuvent bien sûr être optimisées et améliorées, mais le gros du travail d’optimisation de l’organisation transport a déjà été réalisé », salue-t-il.
Le transport reste l’une des principales charges carbones du groupe. Nous devons travailler avec nos transporteurs, qui ne sont évidemment pas insensibles à ce sujet, à trouver des solutions pour en réduire le poids
Pour Menguy’s, le transport représente un poste de coût non négligeable et est un facteur de performance sans commune mesure. C’est en effet un des éléments clés de la satisfaction de ses clients, grands distributeurs essentiellement, qui lui infligent des pénalités si les produits qu’il doit acheminer sur leurs plateformes logistiques ne le sont pas en temps et en heure. De fait, cela oblige la direction supply chain à animer très finement son réseau de transporteurs et à s’appuyer sur des KPI solides pour garantir un certain niveau de performance. Il est aussi un vecteur d’émissions carbone important sur lequel Maximilien Truitte souhaite agir. « Le transport reste l’une des principales charges carbones du groupe. Nous devons travailler avec nos transporteurs, qui ne sont évidemment pas insensibles à ce sujet, à trouver des solutions pour en réduire le poids. Beaucoup ont déjà commencé à plancher sur cette problématique sans qu’on ne leur demande de le faire ».
Le groupe coopératif Océalia et ses filiales, dont Menguy’s donc, ont défini depuis quelques années une politique RSE. Le groupe a obtenu la certification Engagé RSE délivré par la société Afnor certification. De son côté, Menguy’s a obtenu le label PME+, un label RSE dédié aux PME françaises engagées dans une démarche d’amélioration continue ancrée sur des pratiques éthiques et responsables. Ce label est attribué après un audit annuel effectué par Ecocert environnement, selon un référentiel inspiré de la norme ISO 26000. Et comme nous le répète Maximilien Truitte, « toutes les orientations portées par la direction générale en matière de RSE résonnent parfaitement au sein de la direction supply chain ». Si le transport routier reste le mode de transport principal du groupe, aussi bien sur l’acheminement des matières premières que sur la livraison des produits finis, des flux rails-routes, entre autres, sont progressivement intégrés lorsque cela est possible. Un report modal qui séduit le directeur supply chain et qui pourrait faire sens au moment d’acheminer les matières premières, venues des quatre coins du monde.