SITL : Deki remporte le start-up Contest, German Bionic marque les esprits

Le SITL, qui s’est tenu le 19, 20 et 21 mars, au Parc des Expositions de Villepinte a une nouvelle fois fait la part belle à bon nombre de startups. Comme c’est le cas depuis dix ans désormais, les organisateurs du salon s’engagent à mettre en lumière les talents émergents, susceptibles d’intéresser les chargeurs, logisticiens et transporteurs. Et c’est dans cet esprit, que, depuis 10 ans désormais, se tient le start-up Contest. Animé par le Sprint Project, organisme qui met à disposition de ses clients décideurs une veille exhaustive des tendances d’innovation de la filière et les oriente dans leur collaboration avec les startups, l’événement permet d’identifier de jeunes entreprises, remuantes et disruptives, assez peu connues finalement. 

À cela s’ajoutent les prix de l’innovation logistique, concours qui a pour objectif de mettre sur le devant de la scène les produits et services jugés les plus innovants consacrés au transport, à la logistique et à la supply chain. Sur la catégorie « Équipements de transports », VUF Bikes a été primé pour son VUF XXL MAX Active Cold, un triporteur électrique réfrigéré 100 % décarboné pour le transport de produits thermosensibles en milieu urbain. Sealed Air de son côté trône sur la catégorie « Intralogistique, robotique & automatisation », avec son ensacheuse papier, Autobag 850SP, haute cadence, avec imprimante intégrée pour le traitement des commandes e-commerce principalement pour le marché du textile. En matière de technologies, IoT et systèmes d’informations,  Kardinal a convaincu tout son monde avec sa solution, ODA, d’optimisation de créneaux de livraison, tenant compte d’un planning existant.

Deki au sommet des startups

Pour ce qui concerne la dixième édition du start-up Contest, c’est Deki qui est sortie vainqueur d’un combat entre sept acteurs innovants. La jeune pousse succède à DataFret, lauréat l’année dernière et à CustomsBridge, récompensé sur l’édition précédente. Fondée en fin d’année 2020 à la Ciotat, Deki est un commissionnaire de transport et un intermédiaire d’un nouveau genre. Cette start up commercialise, sous forme d’outils numériques, des solutions dédiées à la logistique urbaine pour les professionnels du transport et de la livraison. Cela avec l’ambition de proposer des dispositifs de livraisons de marchandises totalement décarbonés. À la faveur d’une qualification précise de la livraison à effectuer, Deki propose le moyen le plus adapté pour livrer la marchandise confiée, sans émission de gaz à effet de serre. Un modèle ingénieux qui permet ainsi de compléter la transformation du dernier kilomètre en un contributeur économique, environnemental et social pour le moins positif. 

Labellisé GreenTech Innovation et soutenue par le ministère des transports, Deki propose des schémas de tournées optimisées, calculés grâce notamment à un algorithme conçu par le laboratoire de recherche de l’École des Mines Saint-Etienne. La plateforme, délivrée en SaaS, assure également un suivi en temps réel des flux acheminés. Sa solution d’acheminement s’inscrit donc parfaitement dans la tendance du moment. La livraison en ville (aussi bien BtoB que BtoC), incontournable, constitue un véritable casse-tête tant elle est polluante et émettrice de nuisance sonore ; sous oublier la question de la congestion. Pour rappel, face à ce(s) problème(s), de nombreuses métropoles françaises ont d’ailleurs aujourd’hui mis en œuvre une zone à faibles émissions mobilité (ZFE), avec la volonté de limiter la circulation des véhicules les plus polluants. 

La logistique en mode Robocop

DocLoop et sa plateforme de gestion documentaire axée interopérabilité, et le belge StreamLiner, qui porte une plateforme collaborative pour les rendez-vous transport en entrepôt, figurent sur les deux autres marches du podium. Les deux acteurs avaient déjà tenté leur chance lors de la précédente édition. Mention spéciale à German Bionic et son exosquelette actif et connecté imaginé pour apaiser les opérateurs sur le terrain. Comme son nom l’indique, cette startup est allemande et s’est fait connaître en développant plusieurs gammes d’exosquelettes destinées à faciliter les ports de charges lourdes, allant de 6 kg à 30 kg par manutention. Le dispositif permet de maintenir droit le dos de l’opérateur qui l’utilise et ses moteurs lui donnent une force supplémentaire de 32 kg. L’exosquelette embarque, en plus de sa fonctionnalité de maintien statique, une aide active à la marche. Le dispositif, dont la batterie peut tenir pendant six heures, offre ainsi, aux opérateurs qui le revêtent, une petite impulsion derrière la cuisse, les soulageant encore ; voilà qui est bienvenu pour ces derniers qui doivent parfois marcher longuement durant leur journée de travail. Le dispositif, qui s’enfile tel un sac de randonnée, peut être installé par une personne seule en moins de 30 secondes.

German Bionic ne le cache pas : il sélectionne ses cas d’usage auprès de ses clients, visant des métiers et process critiques, éreintants : palettisation, dépalettisation, chargement et déchargement de containers ou de camions en vrac, injections et sorties de convoyeurs, préparations de commandes et picking. Avec sa solution, le jeune acteur allemand, sorti de terre en 2017 en Bavière, compte bien réduire de façon drastique les accidents de travail et aider ses clients à prévenir les troubles musculosquelettiques (TMS) dans les emplois les plus exigeants physiquement et, par ricochet, améliorer la productivité. « Notre objectif est d’équiper des postes critiques en entreprise, avant que les personnes qui les exercent ne soient en souffrance », explique Louis Darfeuille, responsable commercial de German Bionic en France. Cette innovation convient tout spécialement pour les levées depuis le sol jusqu’à la poitrine et a déjà séduit de nombreux acteurs européens et américains.