PeersGroup ouvre son capital à NextStage AM et BNP Paribas Développement pour voir plus grand

Détenu depuis sa naissance en 2012 par ses fondateurs, PeersGroup a annoncé ouvrir son capital pour passer un cap. Un choix mûrement réfléchi et qui doit lui permettre de grandir davantage. Le cabinet de conseil en management, spécialisé en finance, achats et supply chain vient tout juste de boucler l’opération qui mêle augmentation de capital et OBO. NextStage AM, acteur de premier plan du capital-développement en France, entre au capital de PeersGroup et investit dans le cabinet à travers ses FPCI Capital Entrepreneur II et Amundi Capital Entrepreneur. BNP Paribas Développement s’embarque également dans cette aventure qui permet au demeurant d’associer une vingtaine de cadres clés de PeersGroup et de dégager de nouvelles capacités de financement pour mettre en œuvre un projet ambitieux de croissance.

Et de l’ambition, PeersGroup n’en manque pas. Le cabinet, qui emploie environ 250 personnes, dont 200 consultants, espère atteindre 80 millions d’euros de chiffre d’affaires dès 2028. Sur son dernier exercice fiscal, PeersGroup a revendiqué un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. En une dizaine d’années, le cabinet s’est fait une place dans le conseil achats et supply chain. Cette réussite, PeersGroup la doit à son choix d’organiser son offre autour de deux compétences complémentaires, le consulting et le support opérationnel. PeersAdvisory a été imaginé pour soutenir les démarches et réflexions stratégiques, en accompagnant les clients dans leur trajectoire de transformation, de performance, de compétitivité et de digital ; tandis que PeersOperations a été mis sur pied pour favoriser l’exécution en apportant des expertises opérationnelles et managériales, avec un modèle ajusté aux enjeux conjoncturels et structurels des clients du cabinet.

Cette offre, PeersGroup la déploie au quotidien dans de nombreux grands groupes français, coté à la Bourse de Paris. Et elle a fait ses preuves. Le cabinet affiche une croissance continue et soutenue depuis 12 ans désormais, grâce notamment à un rythme constant de développement organique.

Pour grandir, PeersGroup espère séduire davantage d’ETI

Ce projet d’accélération se fonde sur une clientèle que l’on commence à développer, les ETI

« Pour continuer à bien servir nos clients et renforcer un peu plus notre approche managériale inédite et singulière à nos collaborateurs, nous avons souhaité lancer un grand projet d’accélération auquel nous adossons de solides partenaires. Ils nous amènent de nombreux savoir-faire. Cette opération est aussi, pour nous, l’occasion d’élargir l’actionnariat à des collaborateurs clés du cabinet », commente Jérôme Pierucci, président du cabinet. PeersGroup affiche un portefeuille comprenant une centaine de clients actifs. Sa cible historique : les grands groupes français donc. Mais le cabinet entend désormais élargir sa cible et vise de manière assumée des entreprises de taille intermédiaire. « Ce projet d’accélération se fonde sur une clientèle que l’on commence à développer, les ETI. C’est une cible de choix, dont les enjeux sont nombreux et auxquels nous pouvons répondre », explique le président de PeersGroup.

Il existe de nombreux bassins industriels et de services intéressants en France. Nous voulons les capter davantage et pour cela, il nous faut vraiment étendre notre couverture territoriale

Cette volonté d’adresser davantage ces entreprises s’accompagnera à terme par une implantation du cabinet en régions, avec l’ouverture de nouveaux bureaux. Présent à Paris et Lyon, peersGroup mise grandement sur cet axe de développement. « Il existe de nombreux bassins industriels et de services intéressants en France. Nous voulons les capter davantage et pour cela, il nous faut vraiment étendre notre couverture territoriale pour répondre aux enjeux de nos prospects et in fine atteindre nos objectifs de croissance », soutient Jérôme Pierucci, qui expose également les raisons de ce ciblage. «  Peu d’acteurs déploient une offre pensée comme la nôtre. Ce modèle fait notre force et a démontré tout son intérêt dans les grands groupes. Il est à nos yeux aussi un vrai gage de performance pour les ETI qui ont parfois besoin d’un support dans la structuration de leur vision afin de rendre les choses concrètes et pérennes ».

Une expansion à l’international reste à l’étude, mais n’interviendra pas dans l’immédiat, « ni même dans les deux à trois ans qui viennent », dixit Jérôme Pierucci. « Le développement à l’international est bien plus compliqué à adresser que la régionalisation du cabinet. Notre capacité de développement en France est grande, nous allons donc d’abord nous concentrer là-dessus avant de penser à l’international », poursuit-il.

Des opération de croissance externe fortement envisagées

Pour toucher du doigt ses objectifs, PeersGroup va également se lancer sur une autre dimension, inconnue du cabinet jusqu’alors : la croissance externe. Et c’est ici qu’interviendront les savoir-faire et compétences de ses nouveaux partenaires investisseurs. « C’est une dimension que nous ne maîtrisons pas. Les apports et expertises de nos partenaires en la matière ne seront pas de trop. Il est toujours intéressant pour une structure comme la nôtre de s’adosser à des experts de la chose », commente Jérôme Pierucci. Pour précision, lui et son associé Guillaume Ginguene, directeur général, demeurent majoritaires et continueront de conduire la destinée de PeersGroup, avant, peut-être, de transmettre le flambeau en interne dans les années à venir.

L’idée de transmettre l’entreprise fait son chemin dans l’esprit de mon associé et le mien. Ce n’est pas un sujet tabou. C’est même peut-être l’élément le plus important de toute cette opération

« L’idée de transmettre l’entreprise fait son chemin dans l’esprit de mon associé et le mien. Ce n’est pas un sujet tabou. C’est même peut-être l’élément le plus important de toute cette opération et c’est aussi pour cela que nous avons souhaité associer des cadres clés. Ce projet d’accélération est avant tout un projet de transmission aux générations des cadres et directeurs qui travaillent avec nous depuis des années et qui ont fait part de leur envie d’aller plus loin dans cette aventure », expose Jérôme Pierucci.

Ne pas se disperser

Comme indiqué toutefois, Jérôme Pierucci et Guillaume Ginguene n’ont pas fini leur histoire avec PeersGroup. « C’est une nouvelle page qui s’écrit et nous en sommes extrêmement heureux, car elle mobilise toute l’entreprise. L’idée est d’inscrire ce projet dans la continuité de ce qui a été réalisé jusqu’ici. Nous n’avons pas envie de tout arrêter d’un coup d’un seul, nous voulons voir plus grand avec des leviers de développement de croissance qui sont nouveaux pour le cabinet et qui ne lui étaient pas accessibles jusqu’à maintenant », indique le président Jérôme Pierucci. Pas question de lever les voiles donc, ni même de délaisser les clients historiques du groupe. Jérôme Pierucci et Guillaume Ginguene veulent simplement voir plus grand. Sur les 80 millions d’euros de chiffre d’affaires visés en 2028, PeersGroup espère en réaliser « 60 millions en organique » (sic), le reste étant, dans l’idéal, issu d’opérations de croissance externes, dont la première devrait être bouclée selon toute vraisemblance au cours de l’année 2025.

PeersGroup a d’ailleurs commencé à tâter le terrain. Et le cabinet ne compte pas se disperser. « Les croissances externes que nous voulons réaliser se feront plutôt sur un périmètre similaire au nôtre. Nous discutons de manière assez approfondie avec deux cibles, lesquelles viendraient grandement renforcer notre expertise  », fait savoir le président du cabinet de management finance, achats et supply chain.

En 12 ans, PeersGroup a donc fait un sacré bout de chemin. Jérôme Pierucci et Guillaume Ginguene ont vu leur cabinet grandir de façon exponentielle, les fonctions achats, supply chain et le conseil avec. Certains se plairont à dire que les Achats et la Supply Chain sont stratégiques, Jérôme Pierucci préfère quant à lui plutôt rappeler leur « caractère essentiel et leurs contributions directes à la performance de l’entreprise ». « Les années Covid et celles qui ont suivi rappellent ce fait, indique-t-il. Elles ont été fortement sollicitées et à raison du fait des pénuries et de l’inflation qui a sévi. Elles ont été mobilisées et de notre position, nous remarquons à quel point elles sont aujourd’hui reconnues ».