Eloge des basiques par le directeur supply chain de Monoprix
Par Guillaume Trecan | Le | Retail
Dans le cadre d’une prise de parole sur le salon Paris Retail Week le directeur supply chain de Monoprix, Arthur Caron a exposé sa feuille de route. En accord avec la ligne de l’entreprise, la supply chain place le client au centre et se garde bien de perdre de l’énergie sur des projets trop sophistiqués.
A la tête d’une dizaine d’entrepôts qui fonctionnent comme des réserves déportées des magasins, Arthur Caron, directeur des approvisionnements de Monoprix a livré sa vision des priorités de la supply chain lors d’une conférence sur le salon Paris Retail Week, le jeudi 21 septembre. Une vision qui prône un retour à l’essentiel et tient en deux mots : client et simplicité. « J’ai une mission avec mes équipes au sein de Monoprix, c’est de revenir aux basiques, de faire simple. Notre philosophie insufflée par Guillaume Sénéclauze, consiste à être organisé en pyramide inversée dont le client est la base. Pour que le client trouve ce dont il a besoin, mes équipes et moi devons nous mettre au service des collaborateurs du magasin pour leur rendre la vie plus simple, afin qu’eux même puissent se mettre au service des clients », résume-t-il.
Des commandes moins manipulées avant d’être prises en main par les clients
En pratique, cette philosophie inspirée par Guillaume Sénéclauze, qui préside Monoprix Naturalia depuis un peu plus d’un an, se traduit par une amélioration de la disponibilité des produits en magasin. Cette nouvelle stratégie a déjà porté ses fruits. Depuis que les commandes sont automatisées, elles subissent 30 % de retouches en moins. Jusqu’ici, un produit expédié en magasin était manipulé sept fois, susceptible par exemple de revenir dans la réserve après avoir été mis une première fois en rayon.
Grâce à une amélioration des outils de contrôle des stocks qui apportent une vision sur les stocks en temps réel, le stock de sécurité nécessaire a été réduit de trois jours et la disponibilité sur linéaire a été améliorée d’un point et demi.
Pour faciliter la vie des collaborateurs en magasin, la direction supply chain a également pris la décision de pré-trier la marchandise en entrepôt. Depuis cet été, les livraisons sont effectuées par types de produits concentrés sur des jours en particulier : les produits laitiers le lundi, l’épicerie sec le mardi, etc. Pour arranger les magasins, la direction des approvisionnements a également décidé d’effectuer ses livraisons plus tôt le matin.
Nous devons optimiser la façon dont nous livrons les magasins, mais encore faut-il que les personnes qui nous livrent optimisent aussi leur façon de travailler
Fonctionner de manière plus collaborative avec les fournisseurs
L’adaptation du mode de fonctionnement de la supply chain de Monoprix se joue aussi en amont et passe par une meilleure communication avec les industriels et fournisseurs. Priorité donc à plus d’anticipation dans la passation de commandes et plus de visibilité donnée aux fournisseurs sur les opérations commerciales à venir de Monoprix. « Nous devons optimiser la façon dont nous livrons les magasins, mais encore faut-il que les personnes qui nous livrent optimisent aussi leur façon de travailler. Nous croyons beaucoup en une collaboration accrue avec les industriels et les fournisseurs », explique Arthur Caron qui se réjouit de trouver une oreille attentive chez ses confrères. « Lorsque le directeur de la supply d’un distributeur et celui d’un industriel fournisseur discutent ensemble, ils ont les mêmes problématiques, les mêmes enjeux et ils trouvent des solutions pour mieux travailler ensemble », assure-t-il.
Autre objectif de cette collaboration accrue avec la chaîne amont : limiter l’impact carbone de ces flux, qui viennent parfois de très loin et nécessitent de mettre sur les routes des centaines de semi-remorques chaque jour.
Le résultat de ce repositionnement n’a pas seulement pour conséquence d’améliorer la performance opérationnelle de Monoprix, il a aussi permis de repositionner la fonction supply chain. « La chaîne d’approvisionnement s’adapte au business, aux magasins et pas l’inverse. La supply chain n’est pas qu’un centre de coût mais devient un levier de croissance, participe au business et propose des solutions », conclut Arthur Caron.