Avec son huitième entrepôt, Picard se rapproche de l’Europe
Par Guillaume Trecan | Le | Retail
Le groupe Picard vient de prendre possession de son huitième entrepôt surgelé. Le premier au Nord de la région parisienne et le premier géré par GXO. Il lui apporte des capacités supplémentaires et le rapproche de ses marchés d’Europe du Nord, voire un peu plus loin, en passant par les ports d’Anvers et Amsterdam.
Pour livrer ses marchés d’Europe du Nord - Belgique, Luxembourg, Angleterre, Pays-Bas… - le directeur supply chain du groupe Picard, Pascal Neveu, devait jusqu’ici s’appuyer sur sa plateforme logistique de Trappes (78). La région parisienne était également le point de départ pour approvisionner les points de vente du Nord de la France, livrés depuis Cergy-Pontoise, ceux de la Champagne-Ardenne et de l’est de la France étaient livrés depuis Vitry-sur-Seine. La nouvelle plateforme logistique de Sainghin-en-Mélantois inaugurée ce jeudi 15 juin près de Lille va donc permettre de réduire drastiquement le nombre de kilomètres parcourus. Avec ses 4 800 m2, elle permettra de livrer 128 points de vente en France, Blegique et Luxembourg et stockera 1 200 références courantes (le groupe en renouvelle en moyenne 200 par an).
En plus de ce nouvel entrepôt nordiste, Picard opère depuis sept entrepôts surgelés, à Bédée (35), Villeneuve-sur-Lot (47), Sorgues (84), Corbas (69), Vitry-sur-Seine (94), Cergy (95) et Trappes (78) et un entrepôt sec, à Nemours (77) avec deux opérateurs : Stef (cinq entrepôts) et Sofrilog (trois entrepôts).
Désaturer les bases logistiques franciliennes
« Sur les bases de la région parisienne, les plateformes actuelles n’avaient pas la capacité d’accepter une volumétrie supplémentaire. Ce nouvel entrepôt va nous permettre de désaturer nos bases parisiennes et de mieux servir notre réseau en termes de qualité et ponctualité », se réjouit le directeur supply chain Pascal Neveu. Ce huitième site logistique va aussi permettre à la supply de mieux servir les ambitions de croissance du groupe. Dans le cadre du plan Proxima, Picard vise en effet deux milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2026. Depuis la période Covid, Picard a enregistré une croissance de 20 % de son chiffre d’affaires.
Pascal Neveu souligne au passage la vigueur du marché belge : « Depuis six mois, force est de constater que la Belgique est un axe de croissance important. » Avec ce nouvel asset logistique, Picard peut aussi regarder plus loin en Europe, voire au-delà, par exemple en Angleterre où le distributeur spécialisé a démarré deux nouveaux marchés l’an dernier, mais aussi vers un export plus lointain pour lequel les produits Picard ne partiront plus seulement du Havre, mais aussi potentiellement d’Anvers et Amsterdam.
Nous avons économisé 14 % de CO2 en trois ans, soit l’équivalent de 2 400 tonnes, ce qui correspond à 278 fois le tour de la terre
Un nouveau labellisé Fret 21
Afin de clairement communiquer sur l’intérêt de cette nouvelle plateforme logistique de Sainghin-en-Mélantois en matière de réduction du nombre de kilomètre parcourus, le groupe a profité de son inauguration pour officialiser l’obtention, confirmée le 15 mai, du label Fret 21. Cette labellisation consacre des efforts de la direction supply chain. « Nous avons économisé 14 % de CO2 en trois ans, soit l’équivalent de 2 400 tonnes, ce qui correspond à 278 fois le tour de la terre en voiture », martèle Pascal Neveu.
Pour parvenir à conclure ce projet d’implantation de Sainghin-en-Mélantois, il aura fallu conduire un processus de sélection de huit mois, comprenant le lancement d’un premier appel d’offres auprès de 17 professionnels du transport et de la logistique, sur lesquels seuls sept ont concouru, débouchant sur deux finalistes.
Un nouveau prestataire pour challenger les pratiques
Cet entrepôt est une extension d’une plateforme déjà existante sur laquelle GXO travaille pour les distributeurs Auchan et Match. « Il était aussi important pour nous de prendre un troisième prestataire susceptible de challenger nos pratiques », note Pascal Neveu. A Sainghin-en-Mélantois, GXO met à disposition de Picard une quarantaine de personnes hors périodes pic d’activité. « Nous allons beaucoup travailler sur l’EDI et l’envoi des ADV des fournisseurs vers les plateformes. C’est un enjeu important pour nous pour gagner en traçabilité et en productivité », anticipe le directeur supply chain.
Investissement dans le digital : prévision des ventes et réappros automatiques
En parallèle de ces investissements dans des infrastructures physiques, Picard continue à investir dans les outils digitaux de sa supply chain. Après l’adoption d’un outil de réapprovisionnement automatique des plateformes en amont, Pascal Neveu projette le lancement, fin septembre, d’un outil de prévision de ventes. Dans les deux cas, il s’agit de modules SAP, MRP pour le réapprovisionnement automatique et UDF pour l’outil d’intelligence artificielle appliqué aux prévisions de vente.
Grâce aux informations transmises par le module de prévision de ventes UDF, le module MRP pourra adresser des propositions de commande semi-automatique aux points de vente et grandement améliorer leur efficacité.