Transport

Après deux années de repli, le transport de fret fluvial a retrouvé des couleurs en 2024


Le transport de fret fluvial a renoué avec la croissance en 2024. Après deux années difficiles, le fret fluvial a enregistré une progression de 2,9 % de l’activité mesurée en tonnes-kilomètres. Il est notamment porté par les activités chimie et métallurgie.

Après deux années de repli, le transport de fret fluvial a retrouvé des couleurs en 2024
Après deux années de repli, le transport de fret fluvial a retrouvé des couleurs en 2024

« Le transport de fret fluvial a fait preuve de résilience en 2024 ». Dans son rapport annuel, Voies navigables de France (VNF) a indiqué que le transport de fret fluvial a, avec 43,7 millions de tonnes transportées sur le réseau national des voies navigables, progressé de 2,9 % de l’activité mesurée en tonnes-kilomètres. Une évolution qui laisse penser que la dynamique du transport de fret fluvial est positive. Mais gare à l’excès d’optimisme : le transport de fret fluvial sort, pour rappel, de deux années quelque peu compliquées, puisqu’il avait fait face à un net repli en 2023 (- 10 points de pourcentage), après s’être déjà contracté de 6,6 % en 2022.

Le fret fluvial renoue donc avec la croissance, et est porté par certains secteurs industriels performants, voire surperformants. L’industrie chimique (+ 17.8 % soit 3,4 tonnes transportées) est tirée par l’augmentation du transport d’engrais (+35,7 %) et de produits chimiques (+ 67,1 %) depuis et vers Mulhouse, ou encore par l’accroissement des flux d’engrais sur le Rhône (+32,8 %). La métallurgie (+ 7.8 %) et le secteur pétrolier (+33 %) ont eux aussi connu un rebond impressionnant. Les transports de conteneurs ont également connu une augmentation notable supérieure à 10 % avec 570 000 EVP acheminés sur le réseau (en hausse de 5 % par rapport à 2023). À l’inverse, les transports de céréales et de matériaux de construction, premiers adeptes du fret fluvial, ont de leur côté connu un léger repli de leurs niveaux d’activités (entre -2,5 % et -4 % de tonnes transportées).

300 millions d’euros d’investissement pour moderniser les infrastructures fluviales

En outre, VNF a annoncé consacrer une enveloppe de près de 300 millions d’euros à la modernisation, l’amélioration et la remise à niveau de ses ouvrages sur les 6 700 km que composent son réseau. De nombreuses opérations sont d’ores et déjà dans les tuyaux et visent à rénover les infrastructures et ouvrages anciens situés sur le petit gabarit « et l’amélioration du réseau grand gabarit dont les équipements industriels datant des années 70 présentent des signes d’usure ». Tous ces projets confirment aussi les ambitions des acteurs du fluvial, mis en lumière aussi par les JO de Paris. Le début de la décennie et plus particulièrement les années 2023 et 2024 ont été le théâtre de nombreux projets pour assainir la Seine et décarboner la flotte des bateaux sur les fleuves. « Un projet de décarbonation ambitieux porté notamment par le programme de financement pour la modernisation et l’innovation de la flotte (Le PAMI) dont l’enveloppe 2023-2027 est de 30 millions d’euros », rappelle VNF. Pas moins de 26 bateaux sur les 85 mobilisés lors de la parade de 6 km de la cérémonie avaient d’ailleurs été dotés d’une motorisation plus propre.