70 % des e-consommateurs reconnaissent la valeur des livraisons vertes
Par Guillaume Trecan | Le | Retail
Un sondage mené par Seven Senders auprès de 3 500 acheteurs en ligne dans sept pays européens révèle une forte progression dans la valorisation des options de livraison décarbonée des produits qu’ils ont achetés. Pourtant, plus d’un tiers des sondés plébiscite encore la gratuité de la livraison.
La plateforme de mise en relation d’e-commerçant et de transporteurs Seven Senders constate dans ce sondage que, en 2022, 71,3 % des acheteurs en ligne sont disposés à payer plus pour une livraison effectuée avec des moyens de transport respectueux de l’environnement. Un peu plus de la moitié des consommateurs (54,9 %) chiffre ce surcoût acceptable entre dix centimes et un euro pour une livraison plus verte… mieux vaut ne pas se risquer à valoriser une option de transport vert au-delà de la limite symbolique de l’euro : seul 1,7 % des personnes interrogées accepterait de dépasser 1 euro. Mais ils sont encore 14,7 % à considérer que ce surcoût acceptable doit être proportionnel à la valeur du produit acheté.
70 % acceptent de pays plus cher
Mais, en 2021, alors que le marché du e-commerce au sein de l’Union européenne continuait sa croissance à +11,1 % atteignant plus de 840 milliards d’euros, le degré d’acceptation du surcoût des livraisons vertes par les acheteurs en ligne a radicalement progressé. En Allemagne, par exemple, les consommateurs en ligne n’étaient que 54 % à accepter un surcoût, lors de la précédente enquête Seven Senders, alors qu’ils sont cette année 70 % dans ce cas.
Les frais de livraison moins déterminants
A mesure que les acheteurs évoluaient dans leur perception des surcoûts du transport vert, ils accordaient moins d’importance aux frais de livraison dans leurs choix d’une boutique en ligne. Sur les sept pays couverts par ce sondage, en moyenne, l’importance accordée au frais de transport diminue de plus de 10 % sur un an.
Une évolution parallèle en Allemagne
Pour rester sur l’exemple allemand, l’évolution est tout à fait proportionnelle puisqu’ils ne sont plus qu’un tiers (30 %) à considérer les frais de livraison comme déterminants en 2022, contre 55 % en 2021. L’évolution est la même en Espagne, où l’importance des frais de livraison a diminué de 39 % à 27,2 % des personnes interrogées.
L’exception française
Dans ce tableau, la France fait en revanche exception. L’importance des frais de livraison dans les choix d’achats en ligne y a augmenté de 32 % à 34,8 %. Les acheteurs hexagonaux se démarquent d’ailleurs sur une autre tendance : les attentes en termes de gratuité des frais de transport de leurs achats. Cette attente concerne 36,4 % des sondés contre 32 % en 2021. Sur l’ensemble des 3 500 personnes interrogées, elle diminue de 2 points sur un an. Ainsi, 37,1 % des personnes interrogées considèrent qu’une livraison doit être gratuite à partir de 20 euros ; 30,1 % dans tous les cas et 25 % selon le type de produit et la disponibilité.
Une perception négative de l’impact environnemental de l’e-commerce
La perception de l’impact environnemental de l’e-commerce par les personnes interrogées reste en majorité négative. Intuitivement, près des deux tiers des Français interrogés estiment (à tort ou à raison) qu’un achat en ligne est plus néfaste pour l’environnement qu’un achat en magasin physique. Une opinion qui n’est pas sans traduire une certaine schizophrénie puisque c’est chez les personnes qui achètent le plus souvent en ligne que cette proportion est la plus forte.
Le point relais plébiscité
Interrogées sur le meilleur moyen de réduire les consommations de CO2 liées au commerce en ligne, les Français citent la livraison en point relais, là où leurs voisins européens évoquent en premier choix une meilleure prévention des retours.