Générale pour l’enfant a changé en 18 mois de WMS, de TMS et de WCS
Par Guillaume Trecan | Le | Retail
Claude Courgey, le directeur de la plateforme logistique de GPE (Natalys, Sergent Major, Du Pareil au Même) explique le pari fou, réussi par ses équipes, de moderniser ce site en mode big bang. Grâce à la réussite de ce défi, le groupe va pouvoir exploiter d’importants gains de productivité et donner du champ à son activité e-commerce en croissance.
Changer en moins de 18 mois de WMS (Reflex), de TMS (TDI), de WCS (Transitic), de Wifi et de terminaux, tout le monde leur disait que c’était impossible et ils l’ont fait. C’est le défi que Générale pour l’enfant (Natalys, Sergent Major, Du Pareil au Même) a relevé, sous la conduite de Claude Courgey, le directeur du site logistique de Saint-Vulbas. D’un montant de cinq millions d’euros, ce nouvel investissement est un des éléments clés du redressement du groupe GPE (Générale pour l’enfant) qui a dû concéder en juin la mise en redressement judiciaire de la marque Du Pareil Au Même et la mise en procédure de sauvegarde de Sergent Major. Pour s’en sortir, le groupe durement touché par la crise du Covid, puis l’inflation entend développer ses ventes e-commerce, ce qui requiert plus de productivité et un traitement plus fluide des flux.
Notre but est d’atteindre au moins 30 % du chiffre d’affaires en e-commerce dans deux ans et nous n’en sommes pas loin
Avant le Covid, l’e-commerce représentait tout juste 4 % du chiffre d’affaires de GPE. Ce segment évolue à présent en suivant une croissance à deux chiffres. « Notre but est d’atteindre au moins 30 % du chiffre d’affaires en e-commerce dans deux ans et nous n’en sommes pas loin », annonce Claude Courgey.
Engagement des équipes et confiance de la direction générale
« Chacun des prestataires nous a mis en garde contre les risques que nous courrions à tout mener de front : lancer la mécanisation, changer le WMS, les terminaux, le wifi… Nous nous sentions capables de le faire, notre PDG nous a fait confiance et nous avons réussi », se félicite Claude Courgey, directeur du site de Saint-Vulbas et responsable de ce projet de modernisation de la logistique. GPE n’a pas seulement effectué cette évolution en mode big bang, mais dans un délai record. La phase d’implémentation s’est déroulée de novembre 2021 à décembre 2022, suivie d’une phase de réglages jusqu’en mai 2023. « Ce chantier, qui a duré 18 mois, a maintenant atteint sa pleine mesure et il est dans une phase d’amélioration continue », explique Claude Courgey.
Durant cette même période, nous avons dû réaménager l’entrepôt. Sur 30 000 m2, nous avons réaménagé 20 000 m2.
« Durant cette même période, nous avons dû réaménager l’entrepôt. Sur 30 000 m2, nous avons réaménagé 20 000 m2 », souligne Claude Courgey qui relève également que « ce changement complet de mode de fonctionnement a nécessité une implication de tous les salariés. »
Des bénéfices immédiats
Les bénéfices consécutifs à cet investissement ne se sont pas fait attendre. « Nous avons changé la globalité du système de gestion des flux pour augmenter notre production et notre productivité sur le web et sur les préparations retail », explique Claude Courgey.
La logistique de GPE traite 30 à 35 millions de pièces par an. Grâce à ses nouveaux outils, le groupe traite le même volume avec 40 % de personnels et 20 % de besoin d’espace en moins. Grâce à cet investissement, GPE a également pu réduire son leadtime moyen de traitement des commandes, passé de cinq jours à un jour et demi, deux jours et demi jusqu’au client en e-commerce. Ces gains de productivité autorisent aussi GPE à se passer d’intérimaires, et à réduire à 130 l’effectif de la logistique.
Cette année, nous enregistrons une augmentation de 40 % du nombre de commandes sur les soldes
Cet investissement permet aussi au groupe de tirer le meilleur parti des pics éventuels de consommations dans un contexte fortement instable et imprévisible. « Cette année, nous enregistrons une augmentation de 40 % du nombre de commandes sur les soldes, ce qui n’était pas prévisible », indique Claude Courgey.
Un site témoin pour les prestataires
Ce choix d’automatiser l’entrepôt de Saint-Vulbas a été une première fois étudié en 2013. Mais, à l’époque, le ROI estimé à cinq à six ans n’était pas suffisant, les volumes étant trop faibles. « Cette fois, autant la nature des produits que les volumes s’y prêtaient », se réjouit Claude Courgey. Les flux de GPE sont constitués à 95 % de colis standards.
Un autre gain majeur entraîné par la modernisation de la supply chain de GPE concerne également la réussite de la conduite du changement auprès des équipes logistique. « C’est ma plus grande satisfaction, confie Claude Courgey. Pendant quinze ans nos collaborateurs ont fonctionné sur un système. Nous l’avons changé de fond en comble et ils sont aujourd’hui experts de ce nouveau système, au point que Reflex et Transitic viennent faire visiter notre entrepôt à leurs nouveaux clients. »