Bleu Libellule robotise son entrepôt pour nourrir sa croissance

Dans la droite ligne du contrat signé en décembre 2022 avec le spécialiste français de l’automatisation intralogistique, le skypod d’Exotec devra être mis en place entre fin octobre et début novembre pour une mise en service fin 2023 ou début 2024. « Le but pour bleu libellule consiste à accompagner la croissance et faire monter les collaborateurs en compétences », résume le directeur supply chain, Jérémy Jouan.

Plus de vingt boutiques ouvertes chaque année

Créée il y a une vingtaine d’années Bleu Libellule a enregistré 120 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et distribue 80 % de ses produits à travers 220 boutiques en propre en France, en Italie, au Luxembourg et dans les DOM TOM. Un canal de distribution en effet en très forte croissance : 40 nouvelles boutiques en 2021, vingt-sept en 2022, vingt-cinq cette année. S’y ajoute la douzaine de boutiques du réseau Provalliance, racheté à Franck Provost, qui réalise également 5 % des ventes, autant que la vingtaine de magasins Nyx acquis à L’Oréal et les produits vendus en ligne.

Nous enregistrons une progression de nos volumes de 10 % à 15 % par an, d’où l’enjeu de la mécanisation 

La direction supply chain de Bleu Libellule prépare environ 35 000 lignes de produits par jour et 600 000 à 800 000 lignes par mois. Sept ans plus tôt, à l’arrivée de Jérémy Jouan, la société ne traitait que 150 000 de produits par mois. « Nous enregistrons une progression de nos volumes de 10 % à 15 % par an, d’où l’enjeu de la mécanisation », insiste le directeur supply chain de Bleu Libellule.

Basée dans le Gard, Bleu Libellule opère deux entrepôts distants de 250 mètres, sur la commune de Gallargues-les-Montueux : un premier sur une surface de 8 000 m², dont seuls les activités emballages ont été mécanisés, en 2018 et un second de 11 000 m² où est implanté le skypod sur L’investissement sur le skypod d’Exotec concerne le deuxième entrepôt de Bleu Libellule de 11 000 m² sur une emprise au sol de 5 500 m².

Des commandes variées de la brosse au fauteuil

« La principale difficulté à laquelle nous sommes confrontés au niveau de la supply chain tient au fait de devoir traiter à la fois des flux BtoB retail et BtoC au départ du même site. Nous traitons une grande diversité de commandes, allant d’une brosse, jusqu’à un fauteuil barber. Nos commandes livrées à des particuliers font en moyenne 2,7 lignes en BtoC et 300 à 600 lignes en retail. Nous sommes donc obligés d’adapter nos process en fonction de notre typologie de commandes : du mono, des commandes éclatées dans un mur de tri, de la préparation multi-commandes », explique Jérémy Jouan.

La décision de miser sur la mécanisation de l’intralogistique pour absorber les nouveaux volumes liés à la croissance a été prise à la suite d’une analyse accompagnée notamment par le cabinet Diagma qui a notamment écarté l’hypothèse d’ouvrir une nouvelle plateforme. « Nous livrons nos magasins tous les jours. Nous n’avons donc pas besoin de livrer dans des délais plus courts que sous 48 heures. Pour le grand import, nous bénéficions de la proximité avec Fos-sur-Mer. Nous avons donc écarté l’idée d’implanter un autre entrepôt ailleurs », rappelle Jérémy Jouan.

Nous démarrons avec 110 robots et en fonction de la progression de notre activité, nous pourrions aller jusqu’à 170 robots

Dans le contrat avec Exotec ont été prévus 33 000 bacs de stockage et sept postes de stockage. « Nous démarrons avec 110 robots et en fonction de la progression de notre activité, nous pourrions aller jusqu’à 170 robots dans les cinq à huit prochaines années », anticipe le directeur de la supply chain de Bleu Libellule.

Un déploiement rapide et une forte adaptabilité

Cette scalabilité est un des arguments qui ont pesé en faveur d’Exotec, l’autre étant le temps de déploiement. « Nous avons estimé que la durée de mise en place du projet était trop importante. Avec des fournisseurs de type Shuttle, nous étions plutôt sur des projets de 24 mois et 12 à 18 mois avec des fournisseurs de robotiques », analyse Jérémy Jouan.

Si la société ne souhaite pas communiquer sur le montant de l’investissement, le ROI a été calculé sur une période de quatre ans et demi à cinq ans. « Le ROI se jouera sur la productivité des préparateurs de commandes. Nous attendons également des gains sur la qualité des préparations et la qualité de vie au travail. Le process va permettre de diminuer les erreurs. Le stockage étant automatisé, nous allons aussi gagner en qualité de stock », se réjouit Jérémy Jouan.

Notre entrepôt emploie 150 personnes, dans un bassin d’emplois compliqué avec à proximité d’importants concurrents au recrutement

La mécanisation de l’intralogistique est aussi un levier pour faire monter en compétences les collaborateurs. « Notre entrepôt emploie 150 personnes, dans un bassin d’emplois compliqué avec à proximité d’importants concurrents au recrutement. Nous misons beaucoup sur la qualité de vie au travail et sommes labellisés Great Place To Work depuis 2020. Nous avons mis en place la responsabilisation il y a quelques années. Cet investissement permettra aussi de rendre les missions plus confortables au quotidien », développe Jérémy Jouan.

Jusqu’en juin, le directeur supply chain de Bleu Libellule va travailler sur la conduite du changement avec le service RH, accompagné par les experts de Wavestone pour orienter au mieux les opérateurs vers les nouveaux postes de travail. Tout en mettant à la disposition des préparateurs de commandes un outil rapide à prendre en main, Jérémy Jouan veut, avec Exotec augmenter la possibilité d’encourager la polyvalence entre les fonctions de préparation de commandes, réception, contrôle qualité et inventaire.