James Rebours recruté pour industrialiser le développement d’Ownest
Par Guillaume Trecan | Le | It
Deux mois et demi après avoir rejoint le spécialiste du transfert de données sur blockchain appliquées à la supply chain, James Rebours détaille sa feuille de route. Au menu : structuration de l’entreprise pour démultiplier sa croissance, renforcement des équipes, développement des interfaces et extension aux consommateurs finaux de la traçabilité des produits.
En mai dernier, James Rebours a rejoint Ownest au poste de directeur des opérations, après cinq années passées chez Cdiscount, dont il pilotait la cellule d’open innovation C-Log. Il en maîtrise non seulement le fonctionnement, en tant qu’ancien utilisateur, mais son parcours lui confère également une bonne connaissance des mécanismes de développement des startups. Ce qui lui sera particulièrement utile à ce stade du développement d’Ownest qu’il a pour mission d’industrialiser. « Mon objectif est de structurer l’entreprise pour accompagner efficacement la croissance, tout en maintenant un niveau optimal de qualité », résume-t-il.
Pour ce faire, il est impliqué au côté des trois cofondateurs - Clément Bergé-Lefranc, Quentin de Beauchesne, Christophe Henot - dans la définition et l’exécution de la stratégie de la société. Il les rejoint aussi au capital, en devenant actionnaire de la société.
Une solution mûre et prête à décoller commercialement
Créée en 2017, Ownest a commencé par traverser quatre années de R&D intensive pour optimiser son UX et son UI et répondre aux problématiques du marché, sans enjeu de sécurité ou de fiabilité. Son positionnement résumé par James Rebours : « une solution d’identification et de correction des dysfonctionnements sur les réseaux logistiques et transports ».
S’il y la moindre incohérence entre la vision des deux acteurs qui se transmettent un produit dans le cadre d’un circuit logistique, à n’importe quel niveau de la chaîne, Ownest permet de l’identifier
Le nouveau directeur des opérations est bien conscient que, pour une entreprise dont la solution repose sur les NFT et la blockchain, la capacité à expliquer simplement son offre est clé pour son développement. Il s’y applique d’ailleurs avec pédagogie : « toutes les organisations sont aujourd’hui confrontées à l’écueil de la fiabilité de l’information. Les données dont elles disposent sont le plus souvent unilatérales. Dans tous les systèmes IT - WMS, TMS, ERP… - elles sont produites à un point donné et transmises à un autre, sans continuité. Il manque une information consensuelle en temps réel. Ownest permet de certifier la validité de l’information transmise. S’il y la moindre incohérence entre la vision des deux acteurs qui se transmettent un produit dans le cadre d’un circuit logistique, à n’importe quel niveau de la chaîne, Ownest permet de l’identifier. » Dans ce processus de certification et de partage de l’information, la blockchain est simplement le réseau sur lequel l’information est inscrite et les NFT, le jumeau digital du produit physique.
Les bienfaits apportés par Ownest sont la responsabilisation des opérateurs responsables de chacune des ruptures de charge et la limitation, par conséquent, de l’altération des produits (dégradations, pertes et vols) et de leur quantité, ainsi que l’optimisation de la qualité du service client d’un point.
Etoffer les équipes marketing, commercial et produit
Sur la feuille de route de James Rebours figure une dimension organisationnelle et RH. La plupart des 25 collaborateurs d’Ownest travaillent actuellement sur le produit ou à la technique. Il va donc devoir structurer les équipes marketing, commerciales, déploiement et customer success, une fonction qui n’existe pas encore actuellement. « Dans les semaines qui viennent, nous allons ouvrir un certain nombre de postes au recrutement », annonce James Rebours.
Il va également travailler à développer la capacité d’Ownest à s’interfacer avec les systèmes d’informations des clients. Au-delà de la production d’informations par les opérateurs logistique via l’application ownest.io, la solution doit aussi améliorer sa connectivité avec les SI pour fluidifier la remontée d’information.
Des perspectives pour le marché de la seconde main
Il va également pouvoir exploiter les nouvelles opportunités ouvertes par la dernière phase de R&D du premier semestre 2022, qui a permis à Ownest d’intégrer le consommateur final dans sa boucle d’information. « Pour cette nouvelle offre appelée Owalt, nous avons déployé des efforts significatifs pour produire le même socle technologique, mais avec une présentation légèrement différente, dédiée au consommateur », explique James Rebours. Maintenant que sa solution permet de tracer les produits après leur premier consommateur, Ownest offre désormais des perspectives pour le marché de la seconde main.
Portrait
James Rebours (ingénieur Ponts et Chaussées) était précédemment directeur du développement, de l’innovation et de la performance de C-Logistics, le programme d’open innovation dédié à l’écosystème supply chain par lequel est passé Ownest. Avant de fonder cette spin off, de Cdiscount (groupe Casino), il a travaillé un peu plus de cinq ans dans cette entreprise. Au début de sa carrière, il a exercé dans le conseil en transaction puis en private equity, chez E&Y puis Nixen Partners.