Trusk promeut Sarah Gimenez-Fauvety au poste de directrice générale et avance vers l’électrification
Promue à la tête de la direction générale de Trusk, Sarah Gimenez-Fauvety nous présente les axes de sa feuille de route et revient sur les avancées de l’entreprise. Désormais rentable et établie dans de nombreuses grandes villes, elle entend accélérer le pas.

Trusk a entamé son année 2025 avec des rêves plein la tête mais surtout une nouvelle directrice générale. Jusqu’ici directrice des opérations du spécialiste de la livraison du dernier kilomètre BtoBtoC d’objets lourds et volumineux d’au moins 30kg (meubles, literie, électroménager, bricolage, matériaux de construction …), Sarah Gimenez-Fauvety a été promue à la tête de la direction générale de l’entreprise, succédant à Thomas Effantin, co-fondateur de l’entreprise. Ce dernier se concentre désormais sur son rôle de président et pilotera les relations investisseurs ainsi que de potentielles opérations de croissance externe. Sébastien Tronel, l’autre fondateur de Trusk, demeure aussi dans l’entreprise, occupant le poste de CFO.
Diplômée d’HEC Paris et ancienne responsable de la fidélisation client chez Betclic, bookmaker bien connu du marché des paris sportifs, Sarah Gimenez-Fauvety a rejoint les rangs de Trusk en 2017, soit un peu plus d’un an après sa sortie de terre. Le commissionnaire de transport emploie aujourd’hui 180 personnes et revendique un peu plus 500 clients, parmi lesquels une centaine de grands comptes (Leroy Merlin, Castorama ou encore Point P). Trusk assure par ailleurs avoir opéré plus d’un million de livraisons en 2024. Une barre symbolique majeure pour l’entreprise.
Nous surfons sur une belle trajectoire de croissance et notre entreprise, depuis deux ans désormais, a atteint son seuil de rentabilité. Nous sommes financièrement autonomes et sommes en mesure de réinvestir nos propres deniers
En neuf années d’existence, Trusk n’a pas gravi ce seul échelon. Après avoir levé 7 millions d’euros en 2019 pour soutenir ses ambitions de croissance, le spécialiste du dernier kilomètre affirme avoir atteint l’équilibre en 2023. Une étape décisive dans son développement. « Nous avions besoin au départ de fonds pour peaufiner notre modèle. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous surfons sur une belle trajectoire de croissance et notre entreprise, depuis deux ans désormais, a atteint son seuil de rentabilité. Nous sommes financièrement autonomes et sommes en mesure de réinvestir nos propres deniers », se félicite Sarah Gimenez-Fauvety.
Cette dernière veillera en premier lieu à renforcer la stratégie et la vision globale de l’entreprise pour l’aider à maintenir sa trajectoire de croissance, estimée à 15 % en moyenne chaque année. Pas une mince affaire au regard de la conjoncture, mais la nouvelle directrice générale nourrit tout de même de grands espoirs et ambitions. « Je suis particulièrement heureuse de la confiance que m’accordent les deux fondateurs de notre entreprise. Mon objectif sera de poursuivre notre marche en avant, en renforçant notamment notre maillage sur le territoire français et en maintenant un niveau au moins aussi élevé de satisfaction client. Notre NPS est aujourd’hui de 83 », détaille la nouvelle directrice générale de Trusk. Un résultat qui démontre toute l’approche customer centric de Trusk, qui propose notamment la livraison à l’étage dans la pièce du choix du client final et une expérience des plus fluides. « Notre qualité de service se révèle être un élément différenciant, insiste Sarah Gimenez-Fauvety. Nous devons appuyer sur ce point et continuer de porter ce niveau d’exigence pour conquérir de nouvelles parts de marché ».
Des grandes métropoles à la France entière
La feuille de route de Sarah Gimenez-Fauvety suit la politique menée jusqu’ici et s’articule autour de quatre axes structurants : le renforcement du maillage territorial donc ; l’amélioration du niveau de qualité ensuite ; l’optimisation des opérations logistiques ; et enfin l’électrification de la flotte, avec déjà 50 % de livraisons électriques dès le premier trimestre 2025 (contre un peu plus de 40 % à la fin d’année 2024).
Né du « déménagement à prix abordable » en région parisienne, Trusk s’est, au fil de l’eau, installé dans d’autres grandes métropoles en France : Bordeaux, Toulouse, Marseille ou encore Nice. L’entreprise coordonne ainsi un volume de livraisons de plus en plus important dans de grandes villes de l’Hexagone. De fait, elle s’appuie sur plusieurs hubs logistiques, notamment à Gennevilliers et Wissous en Île-de-France ainsi que dans les contrées précédemment citées. L’ensemble des surfaces opérées représentent un peu plus de 20 000 m². « L’objectif à terme est de proposer le service Trusk partout en France. Cela demandera de nombreux investissements, mais le jeu en vaut largement la chandelle, car cela nous permettra d’accélérer notre déploiement avec de nombreux e-commerçants », explique Sarah Gimenez-Fauvety.
Les opérations de croissance externe, du moins les potentielles, sur lesquelles le comex et Thomas Effantin se concentrent, devront notamment permettre à Trusk de couvrir un plus grand terrain de jeu. « Nous ne visons pas d’acquisitions pour notre simple plaisir. Si certaines interviennent, elles viendront appuyer notre feuille de route et approche stratégique. Nous resterons prudents dans nos choix, le tout étant qu’elles nous permettent notamment de renforcer notre maillage national et d’accélérer notre stratégie d’expansion géographique », expose la directrice générale, qui indique par ailleurs que les pays limitrophes font également l’objet d’une réflexion à ce sujet.
Autre force et élément différenciant de Trusk : ses outils développés en interne. Membre quatre ans durant de la promotion French Tech 120 - en 2020, 2021, 2022 et 2023, l’entreprise a créé son propre WMS, TMS et ses outils d’ordonnancement. Elle peut compter sur les efforts quotidiens de son équipe dédiée qui comprend une trentaine de personnes. « À l’origine, nous voulions mettre en relation des particuliers avec des transporteurs », rappelle la directrice générale. « Notre ADN est fait de tech et de service client », poursuit-elle. Un patrimoine unique que Trusk pourrait un jour, peut-être, mettre sur le marché. Si la chose reste évidemment envisageable, Sarah Gimenez-Fauvety assure que le sujet n’est pour le moment pas sur la table. Trusk s’emploie avant tout pour le moment à recruter son nouveau CTO, une fonction pour le moins stratégique pour l’entreprise.
Une électrification de la flotte de véhicules menée en bonne intelligence
En matière d’électrification, Trusk se donne aussi les moyens de ses ambitions. Bien qu’élevé, l’objectif d’atteindre 50 % de livraisons électriques a donc été rempli dès le premier semestre 2025. L’entreprise s’appuie pour partie sur une flotte en propre ainsi que sur des partenaires transporteurs qu’elle accompagne et aide pour certains autant que faire se peut. Tirant parti de son expansion, Trusk fait preuve d’une grande détermination, de persévérance, de créativité et d’énergie. Et elle est parvenue à embarquer et aider ses prestataires dans son objectif. C’est aussi de cette manière qu’elle est allée grappiller des parts de marché ici et là.
« Nous avons très tôt fait le choix de disposer d’une flotte en propre. Nous nous sommes en parallèle entourés de partenaires transporteurs, retrace la directrice générale. Nous nous sommes donné un tel objectif en matière d’électrification que nous avons consenti de gros efforts, car sans cela, nous n’aurions pas pu déployer nos services auprès de certains clients. Mais nous avions conscience que les transporteurs avec lesquels nous travaillons, essentiellement des petites structures, n’avaient pas forcément les moyens d’en faire de même et d’électrifier leur flotte de véhicules. Le coût d’un poids lourd électrique est en effet particulièrement élevé. C’est pourquoi nous avons mis sur pied une filiale, Trusk Rental et développée à travers elle une offre de leasing ».
Ainsi, les partenaires transports de Trusk qui ne jouissent pas d’une trésorerie infinie peuvent se tourner vers leur donneur d’ordre pour disposer de véhicules électriques nouvelle génération et ainsi faire évoluer leur flotte. Cela d’autant que, en partenariat avec Watea by Michelin et TIP Group, Trusk met à jour son parc en sous-location autant que possible. « C’est de cette manière que nous avons amorcé la pompe. Nous les accompagnons aussi bien financièrement que opérationnellement, en leur mettant sur pied des tournées sur-mesure et garanties lorsqu’ils font le choix de l’électrification. Et les résultats sont plus qu’encourageants. Certains de nos partenaires ont ainsi pu accélérer le déploiement de flottes de véhicules électriques », ajoute Sarah Gimenez-Fauvety. « Resserrer la relation de la sorte leur démontre que nous ne les voyons pas comme de simples prestataires, mais bien comme des partenaires. Dans un marché difficile, peu valorisé, nous les traitons avec respect. Nous échangeons en permanence avec eux, nous organisons des événements à leur endroit et nous leur offrons les moyens de progresser et aussi de piloter leurs opérations de la meilleure manière qui soit, avec un accès en temps réel à la data », conclut-elle.