Baromètre emplois et salaires 1/3 : des attentes élevées et une transformation en cours
Par Guillaume Trecan | Le | Rh
Républik Supply Le Média et le cabinet de recrutement Lynkus ont mené une enquête auprès des professionnels des métiers de la supply chain afin d’établir les salaires moyens par fonction et recueillir leur perception des évolutions de la fonction. Ce Baromètre révèle notamment le niveau de transformation en cours ou programmé sur les organisations et les outils digitaux de la fonction.
Les niveaux de salaires par fonction (2024)
En 2024, le salaire fixe hors primes d’un directeur supply chain s’élève à plus de 112 430 euros, celui d’un directeur d’entrepôt à 73 627 euros, tandis que les responsables supply chain peuvent prétendre à 68 685 euros. Viennent ensuite les fonctions de responsable S&OP (67 840 euros), de responsable transport (58 675 euros) et de responsable d’exploitation (55 960 euros).
Un niveau de recrutement élevé
Si la stabilité demeure de mise pour la majorité des entreprises des répondants, 40 % des répondants déclarent tout de même que l’effectif de leur organisation a augmenté. Pas sûr que tous les services de l’entreprise puissent en dire autant en 2024. Quatre catégories de fonctions affichent même très majoritairement des effectifs en hausse : Gobal End to End (70 %) ; Logistique, entrepôt et stock (68 %) ; Transport (58 %) ; approvisionnement, planning S&OP (52 %).
Un intérêt pour la fonction lié à des exigences de performance très fortes
Le salaire figure sans surprise en tête des attentes des professionnels de la supply chain, cité par 64 % des répondants de notre panel. L’intéressant vient ensuite, avec 60 % des répondants qui attendent un meilleur niveau de leur management ; 52 % un meilleur niveau de leur service ; et 48 % une meilleure stimulation intellectuelle.
Digitalisation : une révolution en cours
Lorsqu’on leur demande de juger leur degré de digitalisation, les professionnels de la supply chain se révèlent particulièrement sévères. Ils ne sont en effet que 36 % à l’estimer bon (32 %), voire excellent (4 %). C’est à peine plus dans les grands groupes, avec 38 % de bon et 4 % d’excellent.
Pourtant, dans le détail, ils semblent relativement bien dotés en outils et systèmes d’information. L’outil phare est bien sûr l’ERP, mais une majorité de 55 % du panel dispose également d’outils sur-mesure des BI ou des développements maison. Un tiers des répondants ont également un WMS (34 %) et un autre tiers des outils de planification (33 %). Les outils basés sur de l’intelligence artificielle et des modèles prédictifs sont en revanche assez peu répandus, cités par seulement 8 % du panel global et à peine plus dans les grands groupes (11 %).
Un projet de transformation dans près de 3/4 des grands groupes
Pas étonnant, au fond, que les professionnels de la supply ne trouvent pas leurs outils optimum, si l’on considère la très grande proportion d’entreprises dans lesquelles une transformation digitale est à l’œuvre. Sur l’ensemble du panel, 58 % des répondants déclarent que leur entreprise a un projet de transformation digitale dans les 12 mois à venir. Dans les grands groupes c’est le cas de près de trois-quarts des entreprises (72 %).
Une envie de révolutionner les organisations
Ce vent de révolution souffle encore plus fort lorsqu’il est question de l’organisation. En effet 77 % des répondants, toutes tailles d’entreprises confondues, considèrent que leur entreprise devrait transformer son organisation supply chain pour gagner en performance ? Cet appel à la révolution est particulièrement puissant dans les fonctions approvisionnement planning, S&OP, où il concerne 84 % des répondants.
Des directeurs très expérimentés mais avec parfois peu d’ancienneté dans la Supply
Lorsque l’on compare le niveau de responsabilité et le nombre d’années d’expérience revendiqué, on constate évidemment une corrélation, sachant que 68 % des profils de directeurs affichent plus de 20 ans d’expérience auxquels s’ajoutent 19 % de 15 à 20 ans d’expérience.
En revanche, cette expérience n’a pas seulement été accumulée dans la supply chain, puisque 23 % des directeurs ne travaillent dans la fonction que depuis cinq ans ou moins. La diversité des parcours dans la supply chain est d’ailleurs flagrante puisque, dans l’ensemble du panel, plus d’un tiers des répondants affiche moins de cinq années d’ancienneté dans la fonction supply.
Preuve que la fonction supply chain donne sa chance aux jeunes, l’ancienneté des profils de managers est beaucoup moins marquée : 21 % ont entre 5 et 10 ans d’expérience et 44 % moins de 15 ans d’expérience. Cette tendance a donner leur chance à des profils moins expérimentés est particulièrement marquée dans les PME où 49 % des managers et directeurs ont moins de 15 ans d’expérience.
Panel et méthodologie
Mené d’avril à octobre 2024, ce sondage a recueilli plus de 300 réponses complètes.
Taille d’entreprise
Le panel est composé de professionnels de la supply chain qui travaillent pour 37 % dans des grands groupes, 38 % dans des ETI et 25 % dans des PME.
Niveau de responsabilité
16 % du panel déclare ne pas avoir de responsabilité de management ; 34 % des fonctions de management transverse : 34 % des fonctions management directs ; et 29 % des fonctions de directeurs.
Fonctions
Un quart d’entre eux appartiennent à des fonctions approvisionnement, planning, S&OP ; un quart à des fonctions liés à la logistique, entrepôts et stocks ; 20 % dans des fonctions Global End to End ; 10 % dans des fonctions chef de projet ou conseil ; 4 % dans les fonctions transport et 15 % autres.
Secteur d’activité
39 % dans l’industrie ; 17 % dans la distribution ; 16 % dans le retail ; 9 % dans le secteur transport logistique ; et 5 % dans le conseil.
Age
59 % des répondants déclarent travailler dans un service dont la moyenne d’âge est de moins de quarante ans et 28 % moins de 35 ans.