Solutions et techno

Notre sélection des startups sur la SITL

Par Mehdi Arhab | Le | It

Lors de la SITL, qui fêtait son 40ème anniversaire, Sprint Project a animé le Startup contest. Et nombre de jeunes pousses opérant dans la filière y ont pris part. En voici cinq qui ont marqué l’esprit de la rédaction. 

Notre sélection des startups sur la SITL
Notre sélection des startups sur la SITL

Prenant part au Startup contest qui se tenait dans le cadre du SITL ces 28, 29 et 30 mars au Parc des Expositions de la Porte de Versailles, ces startups se sont (à nos yeux) largement illustrées par leur solution bien pensée et innovante. La formule de la compétition est relativement simple, consistant en une présentation pitch de quelques minutes (quatre minutes en finale, dix minutes lors de la première présentation), suivie d’une séance de questions/réponses pêchue (deux minutes en finale, une dizaine de minutes lors de la première présentation).

Animée par le Sprint Project, organisme qui met à disposition de ses clients décideurs une veille exhaustive des tendances d’innovation de la filière et les oriente dans leur collaboration avec les startups, elle a permis d’identifier des structures vives et remuantes somme toute peu connues. Une occasion inespérée également pour elles de se présenter sous un angle éminemment business devant un parterre de donneurs d’ordre de la Supply Chain au sens large et de multiples investisseurs

XXII

Créée en 2015, XXII est un éditeur de solution logicielle de vision par ordinateur. La jeune pousse, qui compte aujourd’hui près de 80 collaborateurs (pour grande majorité des ingénieurs), conçoit et développe en propre une plateforme SaaS qui se caractérise par son paramétrage de différents algorithmes pour analyse de divers flux vidéo en temps réel.

Déployée dans un premier temps dans de nombreuses villes en France et en Europe, cette solution boostée à l’intelligence artificielle et brevetée pointe désormais le bout de son nez dans des sites privés. Elle permet aux équipes sur le terrain de contrôler et d’optimiser un maximum de leurs opérations et actions. Une manière nouvelle de faciliter la prise de décision et « d’augmenter » les sens de l’humain, en exploitant de manière originale la data. Pour accompagner sa croissance, XXII a tout récemment officialisé un tour de table de 22 millions d’euros. Elle vise désormais les États-Unis et le Moyen-Orient.

Deki

Fondée en 2020 à la Ciotat, Deki est un commissionnaire de transport et un intermédiaire un brin particulier et assurément ingénieux. La startup commercialise sous forme d’outils numériques des solutions dédiées à la logistique urbaine pour les professionnels du transport et de la livraison qui visent un transport de marchandises vert, 100 % décarboné. Grâce à une qualification précise de la livraison à effectuer, Deki propose le moyen le plus adapté de livrer la marchandise confiée, sans émission de gaz à effet de serre. 

Un modèle nouveau qui permet ainsi de compléter la transformation du dernier kilomètre en un contributeur économique, environnemental et social pour le moins positif. Labellisé GreenTech Innovation et soutenue par le ministère des transports, Deki propose dès lors des schémas de tournées optimisées, calculés grâce notamment à un algorithme conçu par le laboratoire de recherche de l’École des Mines Saint-Etienne. La plateforme, délivrée en SaaS, assure également un suivi en temps réel des flux acheminés.

Une solution d’acheminement qui se veut donc respectueuse de l’environnement, dans un contexte où la livraison en ville (aussi bien BtoB que BtoC), pourtant incontournable, constitue un véritable casse-tête tant elle est polluante et émettrice de nuisance sonore ; sous oublier la question de la congestion. Pour rappel, face à ce(s) problème(s), 11 métropoles françaises ont d’ailleurs aujourd’hui mis en œuvre une zone à faibles émissions mobilité (ZFE), avec la volonté de limiter la circulation des véhicules les plus pollueurs.

Datafret 

Lancée en 2021, la solution portée par Datafret pourrait bien devenir incontournable pour les professionnels du transport tout secteur confondu. Au point même où la jeune pousse, si marquante, a remporté le concours du Startup contest. Avec son équipe spécialisée dans la facturation et le transport justement, la toute jeune entreprise, qui emploie sept personnes, propose une solution logicielle pour automatiser le traitement des factures de transport de marchandises.

Un support bienvenu dans un moment où les coûts du transport s’envolent. En fluidifiant le processus de facturation, Datafret espère notamment faciliter les échanges entre chargeurs et transporteurs. Avec sa solution, la startup assure réduire le temps de traitement des factures de transport d’au moins 80 % et revendique des économies par mois sur les dépenses en la matière allant jusqu’à 15 %. En 2022, Datafret estime avoir fait gagner 1,85 millions d’euros à ses clients, identifiant 5,8 % d’anomalies en moyenne.

Privamap

Venue complétée le podium du Startup contest, la petite entreprise nordique, originaire de Lille, propose une solution de guidage spécialisée pour les sites industriels. Et s’il est difficile de se faire un nom face au géant Waze, Privamap se différencie sur certains points. Disponible dans une douzaine de langues, la solution en modèle SaaS œuvre pour une meilleure compréhension entre tous les acteurs et est partagée à chaque professionnel dès son arrivée.

Par ailleurs, chaque chauffeur sur site est guidé dans les temps, de façon sécurisée avec les remontées d’incidents sur la route, jusqu’à son point de chargement. Privamap permet également de superviser en direct l’ensemble des flux sur un site, décrit l’évolution du trafic sur ledit site et alerte des situations à risque, afin d’optimiser le temps de présence de chaque véhicule. Privamap a levé en 2022 un million d’euros et caresse désormais l’espoir de toucher, outre la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.

Nabu

L’intention de Nabu sur le papier est simple, dans les faits, extrêmement ambitieuse. La startup veut ni plus ni moins permettre aux déclarants en douane de saisir leurs déclarations sans avoir à traiter la tonne de paperasse sous laquelle ils croulent. Un challenge énorme tant le commerce international repose sur la bonne circulation des différentes informations des marchandises entre les acteurs. Or, ces informations et les données à en tirer sont pour le moins difficiles à exploiter du fait d’un certain manque de standardisation des documents. 

À la faveur d’un contrôle de cohérence et de son algorithme, Nabu affirme ainsi pouvoir structurer, harmoniser et transformer toutes les informations utiles de tous les documents d’expédition dans les outils logiciels douaniers de ses clients en données structurées. La jeune pousse, qui revendique un gain de temps allant jusqu’à 90 % par déclaration, a pour cela pensé une plateforme qui s’interface avec les logiciels type ERP, TMS, WMS et douaniers. De la sorte, Nabu permet d’accélérer les actions manuelles et de diminuer les frais de l’entreprise et de son client. En automatisant son transfert vers les outils, Nabu fiabilise la data et limite aussi l’usage du papier et les impressions.