Logistique

Prologis veut accroître de 50 % sa surface en France d’ici 2025

Par Guillaume Trecan | Le | Immobilier

Le groupe américain d’immobilier logistique vise les cinq millions de mètres carrés dans les trois ans et cible en particulier la logistique urbaine et les grandes métropoles. Avec un taux d’occupation record de ses bâtiments, il entend aussi s’appuyer sur les services aux occupants pour se développer.

Moissy-Cramayel, développé par Prologis, première plateforme logistique certifiée zéro carbone - © D.R.
Moissy-Cramayel, développé par Prologis, première plateforme logistique certifiée zéro carbone - © D.R.

Entre 2019 et 2021, Prologis est passé d’un peu moins de 90 milliards de dollars d’actifs sous gestion à 200 milliards de dollars. Derrière ces montants vertigineux, le groupe américain d’immobilier logistique, basé à San Francisco gère aujourd’hui 93 millions de mètres carrés d’entrepôts dans 19 pays, dont 20 millions en Europe et trois millions en France, soit 123 plateformes logistiques. Rien qu’en Europe, Prologis a acheté en 2021 un million de mètres carrés.

Cécile Tricault, la directrice générale Europe du Sud de Prologis - © Thomas Raffoux
Cécile Tricault, la directrice générale Europe du Sud de Prologis - © Thomas Raffoux

Ce sont des taux d’occupation record. Aujourd’hui la quasi-totalité des pays ont moins de 3 % de vacance 

Ce groupe aux 5 800 clients et 2 000 collaborateurs doit désormais s’adapter à une situation de saturation de la logistique qui ne concerne pas seulement les moyens de transport de fret. Le taux d’occupation de ses bâtiments a en effet atteint des sommets cette année, à 96,7 %. « Ce sont des taux d’occupation record. Aujourd’hui la quasi-totalité des pays ont moins de 3 % de vacance », explique Cécile Tricault, la directrice générale Europe du Sud de Prologis, qui couvre la France, l’Italie et l’Espagne. Dans le monde, Prologis dispose tout de même encore d’une réserve foncière de 2 705 hectares. En France, le taux de vacance des bâtiments gérés par Prologis n’est que de 1,5 %. Les deux parcs que le groupe a récemment développé à Lyon et Marseille sont par exemple à 100 % occupés.

 

Être présent aux quatre coins de la région parisienne

La stratégie de Prologis est donc tournée vers l’acquisition de nouveaux terrains. D’ici à 2025, le groupe immobilier logistique veut accroître de 50 % le nombre de mètre carré qu’il gère pour passer à 4,5 à 5 millions de mètres carrés, dont 10 % à 15 % sera dédié à la logistique urbaine. « En 2022, nous allons continuer à chercher du foncier, plutôt des friches industrielles et des terrains déjà urbanisés. Nous allons construire pour répondre à la demande croissante et poursuivre notre stratégie de logistique urbaine », affirme Cécile Tricault.

Cette stratégie vise en premier lieu les pôles métropolitains, en particulier Paris. Prologis y a récemment fait deux acquisitions, à Rosny, au bord de l’A86 pour la création d’un parc de logistique urbaine et sur a la ZAC des Batignolles à Paris. Baptisé Size, ce projet de logistique urbaine à étages devrait voir le jour en 2023 ou 2024. Entre fin 2020 et début 2021, Prologis a aussi acheté des immeubles à Vitry, Ivry-sur-Seine et Nanterre. « L’objectif est d’avoir un maillage autour de Paris de manière à couvrir les quatre points cardinaux », explique la directrice générale Europe du Sud.

 

Conquérir de nouveaux terrains sur l’arc Atlantique

Le groupe compte aussi accompagner ses clients vers de nouveaux territoires et a créé pour cela une équipe de Customer Led Development. « Nous souhaitons nous renforcer là où nous avons déjà du patrimoine : toute la dorsale, Lille, Paris, Lyon et Marseille, ainsi que sur Le Havre et Orléans. Nous sommes aujourd’hui en train d’explorer les possibilités d’aller regarder vers l’arc Atlantique : Nantes, Bordeaux, Toulouse. Nous nous posons également la question des opportunités dans l’Est de la France. Mais si un de nos clients souhaite s’implanter à Rennes, Amiens, ou Grenoble ce sont des endroits que nous irons aussi explorer », résume Cécile Tricault.

Le fait d’avoir un portefeuille quasiment plein et de ne pas avoir de problématique d’attractivité pour nos clients nous permet de travailler sur d’autres enjeux

Cette situation de pousse également le groupe à réorienter sa stratégie vers le service aux clients. « Le fait d’avoir un portefeuille quasiment plein et de ne pas avoir de problématique d’attractivité pour nos clients nous permet de travailler sur d’autres enjeux », analyse Cécile Tricault, qui rappelle que le groupe a créé dernièrement une équipe de Customer Expérience, qui rassemble toutes les compétences au service des clients : gestion patrimoniale, facility management, équipes travaux et capex, commercialisation.

 

Des partenaires technologiques et de la data

A l’appui de cette stratégie, Prologis multiplie les partenariats. « Nous travaillons avec Exotec pour offrir à nos clients des solutions robotiques d’exploitation des entrepôts », cite pour commencer Cécile Tricault, qui rappelle que les bâtiments dédiés au e-commerce de la zone logistique de Moissy Cramayel sont ainsi équipés en robots Exotec. Sur cette même plateforme logistique, la première certifiée zéro carbone, un partenariat a été mis en place avec Accenta, une solution de géothermie qui permet de stocker l’énergie produite d’une saison à l’autre. Dans le domaine des énergies également, Citron va aider les occupants de cette plateforme a répondre aux exigences du décret tertiaire en analysant les consommations des clients de Prologis. « Nous sommes en train de transformer notre activité pour beaucoup plus utiliser les données et mettre à disposition de nos clients des outils d’analyse », explique Cécile Tricault.

Pour développer le service apporter à ses clients, Prologis va aussi s’appuyer sur sa marketplace Essentials, une plateforme de ressources et de services en ligne destinés aux clients, qui les acccompagne notamment dans l’achat, la récupération, la revente, le recyclage de leurs rack, l’achat d’énergie solaire, de  solutions de chargement de véhicules électriques, de stockage de batterie, l’acquisition ou la location de chariots élévateurs, etc.

« En France, nos effectifs ont crû de presque 50 % sur un an et demi. Nous avons réinternalisé des fonctions, nous avons renforcé des équipes. Nous nous sommes mis en ordre de marche pour pouvoir répondre à ce potentiel de croissance de notre activité », conclut Cécile Tricault.