Gojob lève 23 millions d’euros pour renforcer son développement technologique
Par Mehdi Arhab | Le | Rh
Fondée en 2015, la start-up Gojob, qui bâtit sa proposition de valeur sur une plateforme digitale d’intermédiation entre intérimaires et entreprises, a récemment levé 23 millions d’euros. Ce financement en série B est notamment opéré par un nouvel investisseur, Amundi, la société d’actifs du groupe Crédit Agricole, via son fonds d’épargne solidaire Impact Social. Une « caution et une validation très forte du modèle », porté par Gojob, selon les dires de Benjamin Vallat, son DGA.
Établie historiquement à Aix, Gojob a plus que doublé de taille depuis la crise Covid, revendiquant un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros en 2021, contre un peu plus de 20 millions d’euros en 2019. La jeune pousse prévoit d’ailleurs d’atteindre la barre symbolique des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année et vise incessamment la rentabilité. « Nous avons investi beaucoup et à dessein ces dernières années pour améliorer la qualité et la réactivité de notre outil pour nos clients. Cela paye, puisque nous serons sans aucun doute rentables dès 2023 », assure Benjamin Vallat.
Consolidation de la technologie
Avec ce nouveau tour de table - le troisième de son histoire, qui implique Amundi et ses autres actionnaires de toujours - Banque des Territoires, Breega Capital, Alter Equity et Kois Invest -, la start-up escompte raffermir sa présence à l’international et renforcer sa technologie. Une évidence, tant la R&D centralise l’attention de Pascal Lorne, président-fondateur et du top management de la start-up, membre du French Tech Next 40/120.
Nous comptons une forte concentration sur la R&D, cela pour développer notre technologie. L’ensemble de la chaîne de valeur et de la chaîne de production est internalisée.
En effet, pour accentuer l’avance technologique de la start-up, pas moins de dix millions d’euros ont été investis sur la cellule R&D ces dernières années. Du reste, sur les 150 collaborateurs qui composent les rangs de Gojob, la grande majorité sont des développeurs. En ce sens, un plan de recrutement pour décrocher des profils de développeurs et des ingénieurs est mis en place. « Nous comptons une forte concentration sur la R&D, cela pour développer notre technologie. L’ensemble de la chaîne de valeur et de la chaîne de production est internalisé. Notre technologie s’adresse à deux audiences, nos clients et les intérimaires. Ce sont les deux piliers qui nous poussent à poursuivre nos efforts et nourrir nos investissements », explique Benjamin Vallat.
Plus de 30 000 intérimaires placés auprès de plus de 1000 clients
La startup assoit sa réputation et son offre sur un algorithme de matching qui associe les offres de missions proposées par des entreprises aux CV des profils les plus justes. Breveté, cet outil permet de traiter automatiquement des milliers de recrutements chaque mois. Une technologie qui séduit de nombreux acteurs industriels, de la grande distribution, du retail et de la logistique.
Notre intelligence artificielle permet de mieux staffer et plus rapidement, dans un contexte où toutes les organisations rencontrent de grandes difficultés pour recruter
« Nous comptons plus de 1000 clients, parmi lesquels de très grands groupes et nous faisons travailler chaque année plus de 30 000 intérimaires. Notre intelligence artificielle permet de mieux staffer et plus rapidement, dans un contexte où toutes les organisations rencontrent de grandes difficultés pour recruter », dévoile Benjamin Vallat. Gojob promeut également à destination des intérimaires des formations certifiantes et gratuites, par le biais d’une plateforme d’e-learning et des produits financiers (acompte et compte épargne temps automatisés).
La digitalisation des flux administratifs en bonne place
Par ailleurs, Gojob entend poursuivre ses investissements sur la digitalisation des flux administratifs. Un aspect des plus importants pour ses utilisateurs, parmi lesquels de nombreux directeurs de site et responsable d’exploitation opérationnel. « La digitalisation des flux de paye et de facturation est un enjeu important, que nous voulons aussi améliorer. En plus de permettre aux directeurs et responsables de site de recruter mieux et plus vite, tout en testant de manière systématique et automatisée les candidats, nous les déchargeons sur la partie administrative et les aidons à optimiser leur productivité. C’est un point clé dans l’opérationnel au quotidien », développe Benjamin Vallat.
Un portefeuille de services qui s’élargit très fortement donc, pour le plus grand bonheur des opérationnels sur le terrain. « En uniformisant les process de recrutement et administratifs, nous fiabilisons leur qualité. Le digital est un véritable vecteur qualitatif dans le domaine du recrutement. De plus en plus de sites industriels nous sollicitent », se réjouit Benjamin Vallat.
Une présence aux Etats-Unis à cimenter
Ce modèle, finement pensé, qui permet d’opérer à distance, en ligne, sans réseau physique donc, joint puissance commerciale et efficacité opérationnelle. Au point où Gojob, présent à Paris, Londres et New-York, ne cache pas son envie de consolider son implantation de l’autre côté de l’Atlantique. Un marché majeur et porteur, mais étonnamment peu mature. Son déploiement se veut prometteur, car bien engagé ; la start-up disposant déjà de 20 collaborateurs sur cette plaque géographique. À cela s’ajoutent quelques gros clients dans sa besace.
« Au-delà de l’intérim, notre objectif a toujours été de construire un outil qui va servir le recrutement dans sa globalité. Notre technologie pose les bases qui permettront de fiabiliser, automatiser et améliorer le processus de recrutement, quel que soit le type de contrat, pour fluidifier le marché du travail », défend Benjamin Vallat. Un propos qui traduit largement la volonté de Gojob d’accélérer son engagement en faveur de l’emploi pour tous.